BANGUI, 25 décembre (Reuters) - Les rebelles centrafricains ont pris mardi la ville de Kaga Bandoro, dans le centre du pays, malgré la présence de soldats tchadiens censés soutenir les forces armées gouvernementales (FACA), a-t-on appris de source autorisée.

La chute de cette localité, située à 330 km au nord de la capitale, Bangui, intervient alors que le commandement de l'alliance rebelle Séléka avait annoncé la suspension de sa progression.

Avec Kaga Bandoro, les rebelles étendent leur contrôle sur le nord et l'est de la Centrafrique.

"Ils ont pris la ville après une brève bataille", a déclaré Rigobert Enza, qui travaille à la mairie de la ville. Il s'est dit surpris par l'absence de réaction des soldats tchadiens présents dans la ville.

Dans l'entourage du président François Bozizé, arrivé au pouvoir par un coup de force en 2003 et vainqueur depuis de deux élections, un haut responsable confie mardi soir sous couvert d'anonymat que "la situation est devenue très sérieuse".

L'alliance Séléka regroupe des combattants issus de précédents mouvements de rébellions qui affirment que le président Bozizé n'a pas respecté les termes d'un accord de paix datant de 2007.

Leur progression a poussé le gouvernement du Tchad voisin, à envoyer des troupes afin d'appuyer les autorités de Bangui tandis que les chefs d'Etat ou leurs représentants d'une dizaine de pays de la région, réunis vendredi à N'Djamena, ont lancé un appel à l'arrêt des combats et à l'ouverture d'un dialogue avec Bangui.

La France, ancienne puissance coloniale, a condamné lundi "la poursuite des hostilités en République centrafricaine de la part des mouvements rebelles".

"Il est nécessaire de parvenir à un règlement politique de la crise actuelle. C'est pourquoi nous appelons toutes les parties centrafricaines à s'engager sans délai et de bonne foi dans les négociations qui doivent s'ouvrir à Libreville, sous l'égide de la communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), entre le gouvernement centrafricain, les mouvements rebelles et l'opposition démocratique", a ajouté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le Quai d'Orsay estime à 1.200 le nombre de Français vivant en République centrafricaine, pour la plupart à Bangui. (Paul-Marin Ngoupana; Henri-Pierre André pour le service français)