Un indice Ifo du climat des affaires en Allemagne en baisse plus forte que prévu en octobre et des doutes exprimés sur le secteur bancaire de la zone euro au lendemain des résultats des tests de résistance menés par la BCE ont suffi à retourner le marché et à déclencher des prises de bénéfice sur les valeurs bancaires.

* SANOFI (-1,42% à 83,40 euros) et TOTAL (-0,94% à 44,435 euros), pénalisé par la baisse des cours du pétrole brut, ont joué leur rôle de plus grosses pondérations du CAC 40 et ont été les plus gros contributeurs à sa baisse.

Le conseil d'administration de Sanofi a fait savoir lundi que la succession du directeur général, Chris Viehbacher, ne figurait pas à l'ordre du jour de sa réunion prévue mardi. Le groupe réagissait un article des Echos selon lequel le sujet pourrait être abordé.

* SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (-2,76% à 37,765 euros) et BNP PARIBAS (-1,25% à 48,885 euros) ont également lourdement pesé sur l'indice. CRÉDIT AGRICOLE a perdu 0,98% à 11,605 euros tandis que l'indice Stoxx des bancaires (-1,74%) accusait la plus forte baisse sectorielle en Europe. Après avoir salué les stress tests de la BCE, le marché s'est retourné, des doutes ayant été exprimés sur certains résultats.

La Banca Monte dei Paschi di Siena, qui a essuyé le plus gros échec de cette opération, a chuté de 21%.

* Les CYCLIQUES ont subi des pertes après la publication de l'indice Ifo. ARCELORMITTAL (-3,21% à 9,834 euros) a accusé la plus forte baisse du CAC 40. SAINT-GOBAIN a perdu 2,16% à 32,68 euros, VALEO 2,1% à 83,90 euros et GEMALTO 2,10% à 58,74 euros.

* En revanche, des valeurs offrant un PROFIL PLUS DÉFENSIF ont profité du regain d'aversion au risque. AIR LIQUIDE (+0,91% à 93,5 euros) a signé la plus forte hausse du CAC 40 et ESSILOR a gagné 0,38% à 84,42 euros.

Les valeurs du luxe, jugées moins cycliques, ont profité du contexte. KERING a gagné 0,45% à 146,35 euros. HERMÈS INTERNATIONAL, sur laquelle Natixis a relevé son conseil d'"alléger" à "acheter", a grimpé de 2,47% à 238,30 euros. LVMH a avancé de 0,16% 128,45 euros.

* PUBLICIS a repris 0,45% à 51,57 euros après avoir lâché 4,13% jeudi et vendredi à la suite d'une nouvelle contre-performance au troisième trimestre, plombée par l'échec du projet avorté de fusion avec l'américain Omnicom

Des analystes estiment que le titre intègre désormais les mauvaises nouvelles et pourrait offrir un potentiel de hausse "intéressant" en cas d'amélioration des perspectives.

* NUMERICABLE (+5,49% à 48,115 euros) a signé la plus forte hausse de l'indice SBF 120 après que l'Autorité de la concurrence a accordé son feu vert à l'acquisition de SFR en l'assortissant de conditions portant sur l'accès à son réseau câblé et sur des cessions d'actifs.

* BIOMÉRIEUX (+3,56% à 81,62 euros) a annoncé lundi que sa filiale Biofire Defense avait reçu une autorisation en urgence des autorités de santé américaines pour l'utilisation de son test FilmArray pour la détection du virus Ebola.

* VIRBAC (+1,55% à 163,30 euros) a annoncé la signature d'un accord avec Eli Lilly en vue du rachat aux Etats-Unis de produits vétérinaires que le groupe américain souhaite céder dans le cadre de son rachat de la division de santé animale de Novartis.

* SOLOCAL GROUP (-7,41% à 0,45 euro) a accusé la plus forte baisse de l'indice SBF 120, le spécialiste de la communication locale digitale pâtissant encore des craintes suscitées par l'invalidation de son Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) par la Cour administrative d'appel de Versailles. Depuis jeudi soir, la valeur cède 10,85%.

* AIR FRANCE-KLM a perdu 3,02% à 6,555 euros après la publication dans la presse néerlandaise d'un article évoquant la nécessité de nouvelles réductions des coûts. Par ailleurs, Morgan Stanley a abaissé son objectif de cours sur la valeur de 10,15 euros à 7,95 euros, le broker anticipant une détérioration des rendements suite à la grève des pilotes d'Air France en septembre.

(Raoul Sachs, Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Benjamin Mallet)