(Actualisé avec fin de la manifestation dans le ministère)

par Sylvia Westall

BEYROUTH, 1er septembre (Reuters) - Plusieurs dizaines de Libanais exaspérés par la crise du ramassage des ordures ménagères que connaît Beyrouth depuis des semaines ont occupé pendant plusieurs heures mardi le ministère de l'Environnement en réclamant la démission du ministre, Mohammad Machnouk.

"Machnouk, dehors, dehors!", ont scandé les manifestants, massés dans un couloir du ministère, où ils avaient réussi à entrer discrètement, par petits groupes, en trompant la vigilance des agents de sécurité.

L'occupation du ministère a pris fin pacifiquement au bout de neuf heures, en fin de soirée, avec le départ de tous les manifestants qui étaient encore retranchés à l'intérieur.

Le ministre de l'Intérieur, cité par l'agence de presse nationale libanaise, a déclaré qu'un accord était intervenu avec eux pour qu'ils quittent le bâtiment dans le calme.

Pour le dirigeant druze Walid Joumblatt, "occuper le ministère n'est pas la bonne manière de répondre à la crise des ordures et aux autres revendications".

Le Courant du futur, de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, a estimé que la manifestation au ministère servait les intérêts de ceux qui veulent semer le "chaos" au Liban, et il a rejeté l'idée qu'un ministre soit forcé de la sorte à démissionner.

La crise des ordures ménagères, qui s'entassent depuis le début de l'été dans les rues de la capitale, a déjà donné lieu à de vastes manifestations à Beyrouth, dont certaines ont été émaillées de violences. Les manifestants estiment que les amas de détritus nauséabonds sont le reflet des échecs d'un Etat pourri par la corruption.

Samedi dernier, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la ville pour dénoncer le gouvernement d'union nationale du Premier ministre Tammam Salam.

"Ils (les gouvernants) n'ont pas répondu à nos demandes. Nous étions tous dans la rue, des dizaines de milliers pour faire entendre nos exigences. Une fois de plus, ils n'assument pas leurs responsabilités. Nous ne l'acceptons plus", a déclaré mardi Lucien Bourjeily, un des porte-parole du mouvement "Vous puez", à l'origine du sit-in à l'intérieur du ministère. (Sylvia Westall; Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)