LA VALETTE, 1er juillet (Reuters) - Le Premier ministre libyen Abdallah al Thinni, dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale, espère parvenir dès ce jeudi à un accord de partage du pouvoir avec ses rivaux lors des négociations en cours menées sous l'égide de l'Onu.

Depuis l'été dernier, la Libye a deux gouvernements et deux parlements.

Le gouvernement Thinni a dû quitter Tripoli en août dernier, lorsque les miliciens de l'Aube libyenne ont pris le contrôle de la capitale, et s'est réfugié à Beïda, dans l'est du pays. La chambre des représentants élue en juin 2014 s'est également repliée dans l'Est, à Tobrouk.

A Tripoli, l'Aube libyenne a formé son propre gouvernement et a rétabli l'ancien parlement, le Conseil général national (CGN).

Abdallah al Thinni, qui a rencontré mercredi à Malte le président maltais Joseph Muscat, s'est dit confiant qu'un accord pourra être trouvé pour mettre fin aux combats en Libye et former un gouvernement d'union nationale.

"Cela va s'en dire, il y aura beaucoup de discussions demain, avec des gens pour et des gens contre... Mais nous aspirons vraiment à conclure cet accord", a-t-il dit.

L'actuelle session de négociations se déroule depuis vendredi dans la ville marocaine de Skhirat.

Une fois qu'un gouvernement d'union sera formé, celui-ci continuera à combattre les djihadistes de l'Etat islamique, a poursuivi le Premier ministre libyen.

"Tout gouvernement sensé doit combattre le terrorisme, et c'est ce que nous faisons depuis un certain temps. C'est essentiel pour la sécurité et la stabilité de la Libye et du reste du monde. C'est un combat que nous devons mener ensemble", a-t-il souligné.

Dimanche, pour la première fois, des représentants des deux parlements rivaux se sont assis à la même table de négociations à Skhirat. "C'est vraiment un pas important", a dit le porte-parole de la mission de l'Onu en Libye, Samir Ghattas.

Il y a trois semaines, l'émissaire de l'Onu Bernardino Leon a remis aux différentes parties un projet d'accord et les négociateurs travaillent à des amendements à ce texte.

Le projet de l'Onu prévoit la mise en place pendant un an d'un gouvernement d'union nationale avec un conseil des ministres dirigé à Tripoli par un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres.

La Chambre des représentants serait le seul corps législatif. Un Conseil d'Etat, corps consultatif de 120 membres, comprendrait 90 membres de l'actuel parlement de Tripoli. (Chris Scicluna, Guy Kerivel pour le service français)