La forte hausse du franc suisse face à l'euro, liée à la décision de la Banque nationale suisse d'abandonner le taux plafond de sa devise face à la monnaie unique, devrait avoir un impact "limité" sur les collectivités locales et les banques françaises, a estimé mardi l'agence d'évaluation financière Moody's.

"L'augmentation d'environ 30% du franc suisse face à l'euro entraînera des coûts supplémentaires pour les collectivités locales françaises et nous n'excluons pas que certaines doivent faire face à d'importantes difficultés financières dans les prochains mois", a indiqué Moody's dans un communiqué.

"Cependant, nous pensons que l'impact sur la solidité financière du secteur des collectivités françaises sera limité", nuance l'agence. "Le gouvernement français a réglementé les prêts contractés en franc suisse et en 2014, a mis en place un fonds de 1,5 milliard d'euros pour aider les collectivités locales à couvrir le coût de conversion de leurs prêts structurés en dette classique, y compris ceux indexés sur le taux de change entre l'euro et le franc suisse", explique Moody's.

Selon l'agence, l'ampleur de l'augmentation des coûts de service de la dette va dépendre de la trajectoire du taux de change entre l'euro et le franc suisse d'ici à l'expiration des prêts. "Bien que le taux soit actuellement volatil, le franc suisse devrait, selon le consensus du marché, s'échanger entre 1 et 1,1 euro d'ici à la fin de l'année", note Moody's. "Le surcoût pour les emprunteurs cette année est par conséquent susceptible d'être inférieur à ce qu'il serait sur la base du taux de change actuel d'environ 0,98 euro", conclut l'agence.

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