"Pourriez-vous dans un premier temps nous rappeler en quoi consiste l’indice de confiance des investisseurs réalisé par State Street ? De quand date sa création ? Quel est son objectif ? Quelle est sa fiabilité ?
Notre indice de confiance a été lancé en septembre 2003. Il constitue une mesure objective et quantitative de la tolérance globale au risque des investisseurs les plus sophistiqués dans le monde. Des composantes régionales de cet indice mesurent séparément l’appétit pour le risque de ces investisseurs institutionnels en Amérique du nord, en Europe et dans la région Asie Pacifique.

L’indice mesure la confiance des investisseurs ou leur appétit pour le risque de manière quantitative par l’analyse de l’état des positions vendeuses et acheteuses des investisseurs institutionnels. Quels sont les investisseurs institutionnels que
vous considérez, plus précisément ? Selon quels standards sont-ils déterminés ? Combien sont-ils ?
L’indice de confiance mesure la confiance des investisseurs de manière directe et quantitative en évaluant les changements des détentions des investisseurs en actions, suivant un modèle développé par le cabinet de recherche sur les marchés mondiaux de State Street, appelé State Street Associates.
Plus les investisseurs institutionnels sont enclins à consacrer une part importante de leurs portefeuilles à l’investissement en actions et plus l’appétit pour le risque ou le sentiment de confiance sur les marchés est fort.
Les investisseurs institutionnels proviennent d’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), d’Europe (Europe continentale, Royaume-Uni, Irlande), de l’Asie Pacifique (Pays d’Asie, Australie, et Nouvelle Zélande). Au total, l’indice global reflète l’activité d’investisseurs institutionnels émanant de plus de 45 pays et représentant plus de 22 millions de transactions annuelles.
Nous ne communiquons pas plus en détails sur les pays qui composent chaque sous indice régional.

L’indice global de confiance des investisseurs a reculé en août de 4,5 points par rapport à juillet, à 108,7. Depuis quand cette variation baissière est elle la plus importante ?

Une baisse de 4,5 points pour l’indice global constitue une assez forte variation négative. Si nous considérons toutes les variations mensuelles depuis 1998, et que nous opérons un classement en fonction des plus fortes variations, alors le mois d’août 2015 se situerait à la 18ème position. Toutefois, nous avions connu une évolution bien plus défavorable, de -13,9 points en juillet 2015, soit la plus forte chute depuis août 2011.

Vous expliquez principalement la variation baissière du mois d’aout par la dévaluation du yuan et la poursuite des tensions sur le marché des matières premières. Voyez-vous d’autres raisons ?

Pour être clair, l’indice de confiance de State Street n’a pas pour intention de prédire ou d’expliquer entièrement les évènements survenant sur les marchés. C’est davantage un instrument de mesure quantitatif, à un instant donné, qui renseigne sur les dernières décisions d’investissements des investisseurs institutionnels et de ce fait mesure leur appétit pour le risque. C’est en soi un outil approfondi destiné à aider les investisseurs à prendre des décisions d’investissement plus éclairées.
Les commentaires apportés dans les communiqués de presse qui rendent compte du niveau de l’indice de confiance, servent à informer sur les raisons éventuelles sous jacentes à la direction dans laquelle a évolué le sentiment des investisseurs.
Ceci étant, cet indice de confiance du mois d’août n’inclut pas les évènements survenus le lundi 24 août.

Les données prises en compte pour la réalisation de l’indice vont jusqu’au 19 août. Ainsi vous n’avez capté qu’une partie de la réaction du marché face à la décision prise par la Chine de modifier son régime de change. Pensez vous que la baisse de l’indice aurait été plus importante si vous aviez intégré les donnant allant jusqu’à la fin du mois d’août ?

Selon nos estimations, la monnaie chinoise était sur évaluée de plus de 10% quand la Chine a fait le choix de modifier son régime de taux de change. La modeste correction de cette surévaluation qui s’est opérée depuis lors, de notre point de vue, ne devrait pas s’amplifier abondamment à court terme, une fois que le choc initial sur le sentiment est passé.

Le sous indice de confiance des investisseurs pour la région Amérique du Nord a fléchi de 0,8 point à 119,1, celui concernant la région Asie Pacifique est tombé à 93, en diminution de 3,5 points. Le sous indice pour l’Europe a perdu 6,8 points, et est descendu pour la première fois en dessous de 100 depuis août 2013, à 93,0. De quelle manière pressentez vous l’évolution de ces variations si nous tenions compte des données disponibles jusqu’à aujourd’hui ?

L’indice de confiance est calculé tous les mois. Ainsi, nous n’avons pas la réponse à cette question jusqu’au mois prochain.

Vous n’avez pas de perspective pour la dynamique de l’indice global au cours des prochaines semaines ?

Nous mesurons l’appétit pour le risque sur la base des comportements déjà observés. Nous ne faisons pas de prévision.

De quelle manière la fluctuation de cet indice de confiance pourrait-elle influencer la décision de la Réserve fédérale américaine de remonter ses taux directeurs ?

Les esprits animaux constituent un facteur important dans la prise de décision de la Fed. Si la confiance des investisseurs venait à se détériorer davantage de manière prononcée entre maintenant et la fin de l’année, et que les marchés financiers restent turbulents, il y a un risque non négligeable que le resserrement de la Fed escompté en 2015 soit reporté à l’année prochaine.

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