Les prix à la consommation dans les 18 pays utilisant la monnaie unique ont augmenté de 0,3% en août en rythme annuel, au plus bas depuis octobre 2009, selon la première estimation publiée vendredi par Eurostat.

L'inflation, qui avait ralenti de manière inattendue à +0,4% en juillet, se maintient ainsi en territoire qualifié par le président de la BCE Mario Draghi de "zone de danger", sous les 1%.

L'affaissement de l'inflation complique la tâche de la BCE, alors que la reprise est au point mort dans la zone euro et que les économies du bloc sont confrontées aux répercussions des sanctions économiques adoptées contre la Russie pour son rôle dans la crise en Ukraine.

Des sources internes à la BCE ont indiqué jeudi à Reuters qu'une nouvelle initiative de politique monétaire était peu probable lors de la réunion du 4 septembre.

Le recul enregistré au mois d'août a été porté par la baisse de 2,0% des prix très volatils de l'énergie, tandis que les prix de l'alimentation, de l'alcool et du tabac ont reculé de 0,3%pour le deuxième mois consécutif.

L'inflation de base, qui exclut l'énergie, l'alimentation, le tabac et l'alcool, a progressé à +0,9%, après +0,8% en juillet.

La BCE a réduit en juin ses taux d'intérêts à de nouveaux plus bas historiques, allant jusqu'à tester le passage en territoire négatif de son taux de dépôt, et annoncé un nouveau programme de refinancement à long terme ciblé, qui sera lancé en septembre et dont l'objectif est de stimuler le crédit.

Depuis lors, la BCE a adopté une position attentiste, souhaitant voir les effets de cette nouvelle injection de liquidité avant d'envisager de prendre de nouvelles mesures de relance. Mario Draghi a cependant répété à plusieurs reprises que la BCE se tenait prête à agir si nécessaire.

L'objectif de l'institution monétaire est de parvenir à une hausse des prix inférieure mais proche de 2%, un niveau qui n'a pas été atteint depuis le premier trimestre 2013.

Parallèlement, Eurostat a fait état d'un taux de chômage inchangé à 11,5% en août dans la zone euro, soit 18,4 millions de personnes sans emploi.

La publication de ces chiffres a fait monter l'euro, qui a touché un plus haut du jour à 1,3195 dollars, tandis que les Bourses européennes ont réduit leurs gains, les investisseurs étant de moins en moins convaincus de l'imminence de nouvelles mesures de la BCE.

(Martin Santa, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Nicolas Delame)