Cette première estimation de la hausse des prix publiée vendredi ramène l'inflation à son niveau de septembre, qui représentait un plus bas de cinq ans. Elle est conforme au consensus des prévisions des économistes interrogés par Reuters.

La BCE se fixe comme objectif une inflation légèrement inférieure à 2%, ce qui n'est plus arrivé depuis début 2013, et elle parle de "zone dangereuse" pour une inflation inférieure à 1%.

Le chiffre de novembre montre que la menace d'une déflation se précise dans la zone euro, un sentiment déjà renforcé jeudi par la publication d'un taux d'inflation à son plus bas niveau en près de cinq ans en novembre en Allemagne.

Il renforce l'hypothèse du recours par la BCE à des rachats de dettes souveraines pour soutenir l'activité et les prix dans la zone euro, une mesure à laquelle s'opposent plusieurs pays, dont l'Allemagne.

Le chiffre publié vendredi ne devrait toutefois pas à lui seul accélérer la mise en oeuvre d'une telle politique d'assouplissement quantitatif, déjà appliquée par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Japon.

"La pression augmente déjà depuis un moment. Il y a d'autres éléments dans le tableau global, il y a la chute des cours du pétrole, les dynamiques à l'oeuvre au sein du conseil des gouverneurs de la BCE", nuance Greg Fuzesi, économiste chez JPMorgan. "Ce sont des facteurs plus importants que l'inflation en tant que telle."

Les prix de l'énergie ont reculé de 2,5% par rapport à octobre et de 1,1% sur un an. L'inflation de base, hors éléments volatils tels l'énergie et les prix alimentaires, est inchangée par rapport à octobre mais reste sur une tendance à la baisse, , souligne Eurostat.

Autre indicateur illustrant le malaise général de la zone euro, le taux de chômage est resté à 11,5% en octobre, pour le troisième mois consécutif.

Le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 60.000 pour atteindre 18,39 millions.

(Patrick Vignal et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Robin Emmott