Zurich (awp) - Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert en décembre une procédure à l'encontre de Lombard Odier dans une vaste affaire de blanchiment d'argent qui implique Goulnara Karimova, la fille aînée de l'ancien président ouzbek. Cette enquête vise également un ex-employé de la banque privée et une personne tierce. Le MPC a confirmé à AWP une information à paraître vendredi dans le mensuel "Bilanz".

La banque genevoise est soupçonnée de ne pas avoir pu empêcher les infractions présumées qui font l'objet d'une procédure depuis près de cinq ans. Le MPC s'appuie sur l'article 102 du code pénal suisse, qui permet de punir une entreprise qui n'a pas pris "toutes les mesures d'organisation raisonnables et nécessaires" pour empêcher des faits de blanchiment ou de corruption.

Dans une prise de position, Lombard Odier rappelle que les faits avaient été portés à la connaissance du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (Mros) par la banque elle-même, ce qui avait déclenché les investigations. "L'enquête suit son cours et la banque collabore pleinement avec les autorités compétentes", affirme un porte-parole de Lombard Odier.

En juillet 2012, le MPC lançait une enquête contre quatre ressortissants ouzbeks entretenant des relations d'ordre privé et économiques avec la fille du président ouzbek Islam Karimov, décédé depuis. Le soupçons de blanchiment d'argent sont liés au marché des télécommunications en Ouzbékistan.

Le MPC a bloqué en septembre 2012 près de 800 mio CHF détenus dans différentes banques suisses, puis de nouveau fonds en 2015.

Les protagonistes de l'affaire ont également eu maille à partir avec la justice. Deux Ouzbeks sous enquête ont été arrêtés en Suisse avant d'être relâchés contre caution en octobre 2012. La villa de Goulnara Karimova à Genève a fait l'objet d'une perquisition an août 2013. L'enquête a été étendue à la femme d'affaires le mois suivant. Auparavant, celle-ci jouissait de l'immunité diplomatique.

En janvier de cette année, on a appris que Mme Karimova était assignée à résidence dans une annexe de sa propriété de Tachkent, la capitale ouzbek. La femme de 44 ans a été entendue en décembre par des représentants du ministère public ouzbek en présence de représentant du MPC.

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