LONDRES, 13 août (Reuters) - Le gouvernement britannique a confié jeudi au ministre des Communautés et du gouvernement local le pouvoir d'approuver directement les permis d'exploitation du gaz de schiste, retirant cette prérogative à des responsables locaux parfois hostiles à cette source d'énergie.

En juin, le conseil du comté de Lancashire, dans le nord-ouest de l'Angleterre, a ainsi rejeté deux demandes déposées par la société Cuadrilla Resources pour des projets de fracturation hydraulique, les jugeant trop bruyants et dommageables pour le paysage.

"Les mesures prises aujourd'hui éviteront de longs délais qui pénalisent à la fois les entreprises et les habitants", ont déclaré les ministères de l'Energie et des Communautés dans un communiqué commun.

La décision implique également que les recours juridiques impliquant cette énergie seront traités en priorité.

Selon les deux ministères, le gouvernement présentera prochainement des propositions pour créer un fonds souverain à partir des recettes engendrées par la production de gaz de schiste.

Le Royaume-Uni posséderait d'importantes quantités de gaz de schiste dans son sous-sol et le gouvernement conservateur de David Cameron est favorable à son exploitation afin de compenser le déclin de la production d'hydrocarbures en mer du Nord.

Mais l'essor du gaz de schiste dans le pays est freiné par les habitants et les militants écologistes.

Les uns redoutent l'impact négatif de cette industrie sur le tourisme ou les prix de l'immobilier, les autres s'inquiètent des risques de contamination des eaux souterraines par les produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique.

"Le gouvernement britannique semble résolu à contourner les garde-fous démocratiques des procédures d'urbanisme et à faire taire les voix locales", a déploré Flick Monk, militant de la branche écossaise des Amis de la Terre. (Karolin Schaps; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)