Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,54% jeudi, pénalisée par une nouvelle appréciation de la livre, en particulier face à l'euro après un discours accommodant de la Banque centrale européenne (BCE).

A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 39,17 points à 7.208,44 points.

"Après un mois passé à engranger des gains, le FTSE 100 commence à prendre l'habitude d'évoluer en baisse", résume Joshua Mahony, analyste chez IG.

L'indice britannique a récemment atteint des sommets historiques et était tenté ces derniers jours par des prises de bénéfices, nourries par le rebond de la livre.

La monnaie britannique s'est appréciée après une intervention de la Première ministre Theresa May à Davos deux jours avoir clarifié sa stratégie en promouvant un "Brexit dur".

La responsable britannique a tenté de rassurer l'élite économique mondiale, affirmant que son pays resterait "ouvert aux entreprises et au talent".

"Les investisseurs semblent mettre de côté leurs craintes et se concentrent plutôt sur les bénéfices qui pourraient émerger du Brexit", ce qui profite à la livre, note M. Mahony.

La devise a également profité d'une dépréciation de l'euro dans la foulée de la conférence de presse du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi.

"Mario Draghi s'est débrouillé pour perpétuer sa vielle tradition de faire baisser l'euro en déclarant que la hausse de l'inflation était temporaire", selon l'analyste.

La progression de la devise britannique a pesé sur les grandes multinationales dont les résultats réalisés à l'étranger se trouvent de ce fait mécaniquement amoindris.

C'est le cas des valeurs minières comme Anglo American (-3,05% à 1.302,00 pence) et Rio Tinto (-1,16% à 3.458,50 pence).

Les compagnies pétrolières ont faibli, à l'image de BP (-1,18% à 499,15 pence) et Royal Dutch Shell (action "B", -1,96% à 2.300,50 pence), alors que les prix du brut limitaient leurs gains.

Royal Mail a signé la plus forte chute de la cote (-5,99% à 422,50 pence). Le distributeur de courriers et colis a publié des résultats plutôt encourageants mais qui n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs face à la baisse tendancielle du marché de la distribution des lettres.

De leur côté, quelques valeurs bancaires ont surnagé, avec Barclays (+0,31% à 228,30 pence) et RBS (+0,50% à 220,10 pence).

Enfin, l'éditeur Pearson s'est modestement repris (+2,71% à 588,50 pence), après avoir perdu la veille près d'un tiers de sa valeur en raison de prévisions financières moroses.

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