Lyxor Asset Management s'est penché récemment sur l'exécution du Quantitative Easing de la BCE et sur son impact sur l'économie réelle. Et le bilan est plutôt mitigé à en croire la société de gestion : "80% des liquidités du QE toujours pas été utilisées !" peut-on lire dans sa note. La raison de ce blocage est connu : "aussi longtemps que les réserves excédentaires continuent de s'accumuler au dépend de l'octroi des prêts au public, le mécanisme de transmission monétaire à l'économie est bloqué".

Un chiffre suffit à étayer la démonstration de Lyxor AM. Selon la société, 80% de l'injection de liquidités fournies par la BCE reste conservés à Francfort en réserves de liquidités excédentaires par les banques depuis mars 2015, date à laquelle le QE a été amorcé. Ce niveau de réserve est en nette hausse alors qu'il n'était que de 65% depuis 2008. En clair, les banques reçoivent des liquidités de la BCE en échange d'actifs rachetés mais mettent ces fonds en réserve auprès de l'institution au lieu de les convertir en prêts destinés aux ménages et aux entreprises.

Pour Lyxor Asset Management, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, devrait tenir "une partie de ses promesses" en tentant de fluidifier les liquidités pour les rediriger vers l'économie réelle.

Ainsi, "le taux de dépôt pourrait être abaissé davantage afin de décourager l'accumulation de réserves de liquidités et d'inciter à plus de prêt à l'économie réelle". Concernant le QE, Lyxor estime qu'une "extension à d'autres classes d'actifs apparait possible" mais ne croit pas à une "augmentation du rythme d'achats d'obligations souveraines (l'offre est toujours restreinte et les seuils de détention se rapprochent)".

Dans tous les cas, "l'accent devrait très probablement être mis sur l'aspect de-facto illimité du programme - jusqu'à ce que les objectifs d'inflations soient en vue", anticipe la société.