Depuis sa création en 1997 sur une base 100, cet indice majeur de la bourse de Moscou qui regroupe les 50 principales sociétés russes, a connu un plus haut historique autour des 1970 points fin 2007 et réitéré mi 2008 avant une chute de près de 75% (retour à 500 points) en à peine 5 mois, suite à la crise des subprimes et la chute des cours de l'or noir (147.5 USD en juillet 2008- 36 USD fin décembre 2008).
Au cours de cet été 2016, l'indice phare russe est revenu tester ses plus hauts. Une première incursion au dessus des 1890 points a eu lieu fin avril avant d'effectuer un pull back pour reprendre sa marche en avant en direction du niveau psychologique des 2000 points (voir ci contre).


Evolution de l'indice MICEX depuis sa création en 1997



Les matières premières en soutien de l'économie

Les raisons de ce regain d'intérêt en 2016 s'explique notamment par la reprise des cours de l'or noir lors de ces dernières séances et ces derniers mois plus globalement (moins de 30 dollars le baril fin janvier) couplé également à celui des matières premières. D'autre part, le regain d'appétit des investisseurs pour les actions des marchés émergents s'est naturellement tourné vers le marché des actions russes.

L'économie russe a en fait mieux réagi que prévu à la baisse des prix pétroliers de 2015. Les autorités russes restent dès lors confiantes sur la conjoncture et projettent un retour à la croissance avant la fin de l'année. En effet, une remontée des cours du pétrole couplé à un regain d'intérêt sur le rouble (voir plus bas) permet de freiner l'inflation et favorise le revenu disponible réel des ménages. Avec un budget calculé sur un baril à 50 dollars, ce dernier navigue près des 49 dollars le baril actuellement, c'est une bouffée d'oxygène pour l'économie russe qui devra toutefois se confirmer dans les mois à venir car il convient de rappeler que les exportations pétrolières représentent plus de la moité des recette publiques.

Les statistiques ressorties ces derniers mois vont dans le sens de cette reprise économique avec notamment  un PIB qui tend à s'améliorer de mois en mois (-3.8% en janvier à -0.5% en juillet), la production industrielle à -4.5% courant janvier et qui est revenu en territoire positif à +0.7% courant juin, un commerce extérieur qui renoue avec ses niveaux d'octobre 2015.



Un indice au meilleur de sa forme


Variation de l'indice MICEX depuis début novembre

Graphiquement, depuis le point bas enregistré fin janvier sous les 1600 points, l'indice Micex a connu une progression constante pour toucher fin avril des plus hauts autour des 1975 points. Encadré depuis au sein d'un range 1850/1975 points, l'indice phare russe tente depuis quelques sessions une extraction haussière au dessus de la résistancet à 1975 points pour se dériger vers le seuil psychologique des 2000 points.



Une certaine stabilité monétaire retrouvée

Une monnaie qui retrouve de l'ailant comparativement aux années 2014 et 2015. Le rouble, après avoir perdu près de 45% de sa valeur en 2014 avec la chute des cours de l'or noir.... 2015 restera également comme une année difficile avec près de 20% abandonné. Depuis le début d'année 2016, les cours de la monnaie russe se sont nettement repris et en passe d'effacer la performance négative de 2015. C'est aujourd'hui l'une des monnaies mondiale qui s'est le plus appréciée face au dollar de l'année.



Variation du Rouble face au dollar depuis le 1er janvier 2014



Des éléments pourraient venir cependant noircir le tableau ces prochains mois. 

- Les élections législatives en septembre prochain à la Douma vont temporiser une éventuelle intervention de la Banque Centrale Russe ainsi que les révisions budgétaires prévues.
- La consommation et les investissements sont toujours à la peine. La Banque Centrale Russe sera aux manettes pour relancer ces catalyseurs. Le taux directeur a été réduit à 10.5% le 10 juin dernier. Une nouvelle intervention n'est pas à exclure en fin d'année.
- Les menaces et sanctions internationales qui pèsent plus que jamais sur la Russie (projets pétroliers gelés...). Début juillet, les membres de l'Union Européenne se sont accordé pour prolonger ses sanctions économiques contre la Russie jusqu'à la fin janvier 2017 (Pression mise pour la mise en oeuvre des accords de Minsk sur une fin de guerre dans l'est de l'Ukraine).
- Une sensibilité de l'économie russe toujours autant dépendante des cours de l'or noir. Une nouvelle séquence de baisse du pétrole pénaliserait les perspectives économiques à court terme. Or traditionnellement, un effet de saisonnalité joue contre le marché russe au 3ème trimestre en termes de prix du pétrole.