BAMAKO, 18 avril (Reuters) - Le groupe islamiste Al-Mourabitoune, dirigé par un ancien d'Al Qaïda, Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué l'attentat suicide contre une base des Nations unies qui a fait trois morts mercredi à Ansongo dans le nord du Mali.

"Nous, groupe Al-Mourabitoune, annonçons l'opération martyre que l'un de nos chevaliers, Ibrahim al Ansari, a accomplie au quartier général des forces nigériennes", entend-on sur un enregistrement audio de mauvaise qualité diffusé sur le site internet d'information mauritanien Alakhbar.

L'authenticité de cet enregistrement n'a pu être confirmée, mais Alakhbar a fréquemment diffusé des déclarations de groupes islamistes actifs au Mali.

Au moins trois civils ont été tués et neuf casques bleus nigériens ont été grièvement blessés dans l'attentat-suicide mené mercredi contre une base de casques bleus de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali) à Ansongo, à 80 km au sud de la ville de Gao.

Al-Mourabitoune a été créé par le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, après que celui-ci eut fait scission avec Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique).

Le même groupe a revendiqué l'attaque contre un bar-restaurant de Bamako, La Terrasse, qui a fait cinq morts, dont un Français, le 6 mars dernier.

Selon l'enregistrement audio, l'attentat-suicide d'Ansongo a été perpétré en représailles à la présence du président nigérien, Mahamadou Issoufou, à la marche du 11 janvier à Paris à la mémoire des victimes des attentats des jours précédents. Al-Mourabitoune condamne également l'autorisation donnée par le chef de l'Etat nigérien à la France et aux Etats-Unis pour stationner des troupes au Niger.

Par ailleurs, vendredi soir, des individus armés ont attaqué un convoi de camions d'un fournisseur civil à la Minusma. L'opération a eu lieu à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Gao, a indiqué la Minusma.

"Après avoir arrêté le convoi, les assaillants ont ouvert le feu sur les chauffeurs, de sang-froid, avant de mettre le feu aux camions", a déclaré la Minusma dans un communiqué rendu public samedi.

Les Nations unies ont déployé quelque 10.000 casques bleus au Mali pour stabiliser le pays après l'intervention militaire française qui a permis de chasser les groupes djihadistes du nord du pays en 2013. (Tiemoko Diallo et Adama Diarra; Eric Faye pour le service français)