NEW YORK, 9 janvier (Reuters) - Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump, a été accusé par l'équipe du procureur spécial Robert Mueller d'avoir menti sur ses communications avec un ressortissant russe considéré comme proche des services du renseignement russe, selon des documents juridiques rendus publics par erreur mardi.

Dans des documents de justice envoyés sur une base de données fédérale publique, les avocats de Paul Manafort ont expurgé les informations relatives aux échanges de leur client avec l'homme d'affaires russe Konstantin Kilimnik, mais plusieurs journalistes - chez Vox et au Guardian notamment - se sont aperçus que ces éléments pouvaient être rendus apparents avec un logiciel et les ont partagés sur Twitter.

Reuters n'a pas pu vérifier l'authenticité des documents. Les documents disponibles sur la base de données publique ont été corrigés.

Selon la version des documents partagée en ligne, Paul Manafort a été accusé par le procureur spécial Robert Mueller de lui avoir menti et d'avoir effectivement partagé des sondages d'opinions sur la campagne électorale américaine de 2016 avec Konstantin Kilimnik, soupçonné par Mueller d'avoir des liens avec les services du renseignement russe.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès des représentants de Manafort, ni auprès du porte-parole de Mueller.

Cette divulgation accidentelle d'éléments de l'affaire intervient alors que les conseils de Manafort réfutent les accusations de Mueller selon lesquelles l'ancien directeur de campagne de Trump a enfreint un accord de coopération en mentant aux procureurs.

Les services du procureur Mueller doivent déposer d'ici à lundi auprès d'un tribunal fédéral de Washington, à la demande de la juge du district de Columbia, Amy Berman Jackson, une synthèse détaillant les manquements de Manafort à l'accord de plaider coupable qu'il avait conclu en septembre dernier sur des chefs d'accusation de conspiration contre les Etats-Unis et de conspiration d'entrave à la justice.

Les avocats de Manafort ont démenti à l'époque que leur client ait enfreint l'accord négocié avec le procureur spécial et ont affirmé qu'il avait été sincère dans ses auditions.

Dans des documents transmis lundi à la juge Amy Berman Jackson et rendus publics mardi, ils disent "contester les conclusions du gouvernement". "La défense affirme que les inexactitudes présumées, dans la mesure où elles se seraient produites, n'étaient pas intentionnelles", écrivent les avocats de Manafort. (Nathan Layne; Jean Terzian pour le service français)