PARIS, 2 juillet (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi au coeur de Paris, entre les places de la Bastille et de la République, en soutien au peuple grec et au gouvernement de la gauche radicale Syriza, qui a rejeté les propositions faites par ses créanciers et ses partenaires européens pour sortir la Grèce de la crise.

A quatre jours d'un référendum aux conséquences encore imprévisibles, des drapeaux grecs bleu et blanc se sont mêlés aux drapeaux rouges de la CGT et de Force ouvrière, du Parti communiste ou du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Selon la police, cette manifestation a réuni entre 2.800 et 3.000 personnes.

Parmi les dirigeants de partis de la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau dénoncé l'attitude des pays de la zone euro et accusé le président français, François Hollande, d'avoir "laissé les choses aller" jusqu'au point de rupture.

"Il n'y a aucune raison que la Grèce soit mise en état de faillite et, si elle est mise en état de faillite, alors c'est toute l'Europe qui aura à en subir les conséquences", a dit le dirigeant du Parti de gauche à iTELE.

François Hollande "est victime du fait qu'il n'a rien fait, et maintenant, il se réveille", a-t-il ajouté. "Et maintenant, il réalise que si la Grèce est frappée de cette manière, demain, n'importe quel autre pays peut être frappé de la même manière."

Des manifestants, parmi lesquels défilaient également des militants d'associations de gauche, brandissaient des pancartes proclamant "Austérité basta" ou "Solidarité avec le peuple grec, annulation de la dette".

On pouvait lire sur d'autres pancartes "Vive la démocratie grecque", "Soutenez la Grèce, changez l'Europe" ou "Si la Grèce était une banque, elle aurait déjà été sauvée".

Cette manifestation est cependant apparue en décalage avec le sentiment d'une majorité de Français, selon un sondage réalisé par l'institut Tilder pour LCI.

Sur 993 personnes interrogées mercredi et jeudi, 52% estiment que le Fonds monétaire international (FMI) doit cesser de soutenir financièrement la Grèce, et 54% pensent que l'Union européenne doit aussi arrêter son aide.

Mais les sondés sont également 69% à estimer que la France ne joue pas un rôle efficace dans la recherche d'une solution à la crise grecque, crise dans laquelle l'Allemagne d'Angela Merkel fait figure d'accusée aux yeux des manifestants de Paris. (Ingrid Melander, édité par Emmanuel Jarry)