TIRANA, 12 novembre (Reuters) - Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi devant l'ambassade des Etats-Unis à Tirana pour s'opposer à l'idée d'un transfert de l'arsenal chimique syrien en Albanie en vue de sa destruction.

"L'Albanie est à nous !", a scandé la foule. "Yes, we can say 'no'", (Oui, nous pouvons dire 'non'), pouvait-on lire sur une banderole détournant le slogan électoral de la première campagne de Barack Obama.

L'Albanie a été citée à plusieurs reprises dans la presse étrangère en tant que possible destination des armes chimiques que Damas s'est engagée à détruire dans le cadre d'un accord formalisé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

"L'Albanie appartient aux Albanais, pas à la communauté internationale. Seul le peuple souverain peut en décider. Nous sommes ici aujourd'hui pour dire non !", a lancé le militant Aldo Merkoci, s'adressant aux manifestants qui lui ont répondu par un "Non !" retentissant.

D'autres manifestations plus modestes avaient déjà eu lieu à Elsaban, dans le centre du pays, et dans la ville voisine de Mjekes, où se trouvent des installations dans lesquelles les armes syriennes pourraient été détruites.

Le Premier ministre Edi Rama, arrivé aux affaires il deux mois, a dit avoir évoqué le sujet par téléphone avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, mais a assuré qu'aucune décision n'avait encore été prise.

"Je ne suis pas allé rencontrer les manifestants parce que notre silence ne cache rien. Nous ne sommes pas sur le point de prendre une décision et il se pourrait que nous n'y arrivions pas", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée pour la visite du commissaire européen à l'élargissement Stefan Fule. (Benet Koleka, Jean-Philippe Lefief pour le service français)