La Grèce est dans le viseur de tout investisseur européen qui ne souhaite pas être pris à revers. Pour le moment aucune décision n’a été prise, aucun accord n’est signé, mais les marchés semblent déjà anticiper une résolution rapide de cette problématique hellénique.

C’est pourquoi, les marchés européens affichent des performances exceptionnelles depuis le début de l’année.  L’indice allemand affiche une progression de plus de 11% alors que le CAC40 a gagné près de 10% de capitalisation boursière. Cette anticipation est également soutenue par les récentes annonces de la BCE concernant un QE d’un montant de 60 milliards d’euros/mois. En effet, la banque centrale européenne est venue prendre le relais de son homologue nord-américaine en appliquant la même stratégie de rachats d’actifs.

Des marchés au plus haut en Europe

Dans la tourmente actuelle, le Dax reste à quelques pas de ses records historiques, établis le 13 février dernier. En effet, le ralliement des 11 000 points constaté récemment fût une première depuis la création de l’indice.
En revanche, aux Etats-Unis, les indices phares sont autour de l’équilibre, ce qui met clairement en avant l’effet immédiat de la politique monétaire européenne (et l’arrêt dans le même temps aux Etats-Unis).

Les entrées de capitaux sur les marchés européens atteignent des niveaux records, les investisseurs souhaitant se positionner dans la région la plus soutenue par les banques centrales. (Chez BlackRock par exemple, la collecte sur les ETF actions européennes a atteint un record à 8.4 milliards de dollars).
 
Le marché n’évolue pas dans un climat serein

L’indice de volatilité VIX reste sur des niveaux élevés, actuellement à 16, si on considère les points bas sous les 12 sur lesquels l’indice se trouvait au mois de décembre. Cette tension peut se justifier par le contexte économique global qui reste incertain (Chute du Brent, Grece, Ukraine, Probable remontée des taux aux Etats-Unis) .
De plus, Bloomberg met en avant ces incertitudes du coté des investisseurs en publiant un indice du « climat acheteur » au plus bas depuis Novembre.

Des niveaux de valorisation élevés

Pour l'exercice en cours, on note des valorisations qui se situent sur des fourchettes hautes, aussi bien sur les marchés européens que sur les marchés américains. En termes de PER, le DAX et le S&P 500 restent les plus abordables autour de 18.5, l'eurostoxx 50 se monnaie légèrement plus cher sur des niveaux proche de 22, puis le CAC40 à plus de 30. En observant, les historiques de ces niveaux, on peut conclure rapidement à une survalorisation des marchés actions. C'est l'effet des politiques monétaires agressives des banques centrales qui ont entrainé les investisseurs massivement vers les marchés actions et ce à n'importe quel prix.

PER des indices mondiaux :



En gris
: CAC40
En orange : Eurostoxx 50
En vert : Dax
En violet : S&P 500


Une politique monétaire amputée

En raison du mimétisme international des politiques de dévaluation monétaires de la part de nombreuses banques centrales, la stratégie de la BCE pourrait se trouver lésée en ne parvenant pas à créer le différentiel de compétitivité prix initialement espéré.
 
Risque de retournement de marché ?
Les indices européens surperforment nettement les marchés américains, en anticipant les futures interventions de la BCE et un accord à Athènes. De leur coté, aux Etats-Unis, les banquiers centraux devraient prochainement remonter les taux directeurs, ce qui explique la divergence entre les places financières des deux continents et la survalorisation des actions du vieux-continent.

La force actuelle du dollar permet aux investisseurs américains d’investir à bon compte en Europe .... mais pour combien de temps ?