Cette fraude, rendue célèbre par Jordan Belfort dans les années 80, consiste à faire la promotion de sociétés sans valeur, qui ne produisent rien ou très peu : des coquilles vides. Bien entendu, le promoteur du « bon tuyau » a en amont acheté beaucoup voir la majorité des titres afin de profiter de la hausse artificielle à venir.

En effet, la faiblesse des volumes de ce type de valeur permet à l’escroc de manipuler facilement les cours soutenus par une volatilité accrue.
 
 
La phase "pump":
 
Une fois les titres en possession de l’initiateur de la fraude, son travail consiste à communiquer sur l’entreprise et son potentiel « exceptionnel ».
La promotion des titres se fait aujourd’hui principalement par le biais d’emails, envoyés par des entreprises de gestion d’actifs peu scrupuleuses appartenant généralement à l’escroc ou à l’un de ses proches.
Aux Etats-Unis les courriers indésirables faisant référence à des escroqueries de « pump and dump » représenteraient 15% du total des spams envoyés. Une étude a démontré qu’environ 5% des individus ciblés réalisait un passage d’ordre relatif à l’objet du courriel, suite à la réception de ce dernier. De par l’importance du public touché, les actions de l’entreprise mentionnée connaissent alors un essor considérable. Les individus trompés par la communication sur le titre vont alors prendre le relais de la hausse, ayant pour effet d’attirer de nouveaux acheteurs : le titre s’envole.
 
 
La phase "dump":
 
Á ce moment, les particuliers achètent massivement et le titre progresse inéluctablement. Pour l’initiateur de la hausse, se présente alors l’opportunité attendue : plus le titre va monter et plus il va revendre les siens, au « compte-gouttes » de manière à ne pas freiner la hausse.
Une fois, sa fortune réalisée, il va rapatrier ses fonds par le biais d’une société écran, basée dans un paradis fiscal, créée par ses soins précédemment.

 

Exemple : La valeur CYNK Technology.
Elle a atteint 655 millions de dollars de capitalisation malgré ses 39 dollars d’actifs et aucun revenu.
 
 
 
Ce graphique représentant les cours de la valeur CYNK Technology illustre parfaitement les phases multiples de la manipulation dite de « Pump and Dump ». En 3 mois, les cours se sont envolés de plus de 24000%. Cette hausse invraisemblable repose sur différentes phases d’accélération haussière puis de prises de bénéfice, correspondant certainement à la revente de titres de la part du prestidigitateur à l’origine de l’engouement. Enfin, après avoir atteint un pic vertigineux, le titre s’est effondré en moins de 20 jours, vaporisant assurément les avoirs de nombreux « investisseurs».

 

Aujourd’hui, les huit personnes inculpées vont devoir faire face à la justice américaine et plus particulièrement au juge expert des fraudes financières : Cyrus Vance Junior, qui a récemment condamné BNP Paribas à 8.9 milliards de dollars. L’affaire est prise très au sérieux par la justice américaine, lassée de la récurrence de ces cas, à plus ou moins grande échelle.