KINTZHEIM (Bas-Rhin), 24 février (Reuters) - La présidente du Front national, Marine Le Pen, a achevé samedi en Alsace son tour de France de la "refondation", prélude au congrès du parti d'extrême droite en mars, qui ouvrira selon elle la voie à une "vraie révolution culturelle".

Lors du congrès, qui se tiendra à Lille, le parti cofondé par Jean-Marie Le Pen en 1972 devrait adopter de nouveaux statuts permettant un fonctionnement "plus démocratique" et discuter de sa stratégie afin de passer "d'une culture d'opposition à une culture de gouvernement".

"C'est une révolution culturelle extrêmement profonde qui va infuser dans la manière dont nous allons travailler", a déclaré la députée du Pas-de-Calais lors d’une conférence de presse, organisée avant un déjeuner partagé par 280 militants à l’hôtel du Parc des cigognes de Kintzheim (Bas-Rhin).

L'objectif est notamment de sortir le parti de son isolement politique, un handicap dans la conquête du pouvoir.

"Il s'agit aussi d'acquérir la culture des alliances", a dit Marine Le Pen, en qualifiant d'"historique" celle nouée entre les deux tours de la dernière présidentielle avec le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

Si elle exclut un rapprochement avec Les Républicains, Laurent Wauquiez s’opposant lui-même à toute discussion avec le FN, Marine Le Pen tend en revanche la main à ceux de ses militants "qui se sentiront plus proches de nous que de M. Macron".

Quant à la ligne politique du FN, "je n’entends pas en changer", a assuré sa présidente frontiste, seule candidate à sa succession à l'occasion du congrès des 10 et 11 mars.

Selon elle, les fondamentaux demeurent "la protection de notre pays face à une immigration massive", "la récupération de la souveraineté nationale" et la "solidarité nationale".

Reste la question du label "Front national", hérité des années Jean-Marie Le Pen dont sa fille veut symboliquement tourner la page.

"Sans changement de nom, il n’y aura pas d’alliances et pas d’alliances sous la Veme République, ça veut dire que nous ne pourrons jamais conquérir le pouvoir", a-t-elle plaidé devant les militants alsaciens.

Selon les dirigeants du parti, qui refusent pour l'heure de donner les résultats précis d'un questionnaire envoyé aux adhérents en fin d'année dernière, une majorité d'entre eux s'est dite favorable à l'idée de changer de nom. (Gilbert Reilhac, édité par Simon Carraud)