PARIS, 7 octobre (Reuters) - Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du Front national en Paca, a promis mercredi de ne pas mener de "gestion idéologique" et d'oeuvrer au développement économique de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'une des plus convoitées par son parti.

La députée a développé lors d'un point de presse à Paris sa vision d'une "région stratège", qui joue un rôle de "partenaire" et de "facilitateur" mais sans se substituer aux acteurs économiques et au marché.

"On a souvent le sentiment que si le Front national arrive, il va faire de la gestion politique. Il n'y aura pas d'idéologie, pas de purge. En revanche, il y aura une volonté d'équité", a-t-elle dit.

Marion Maréchal-Le Pen était accompagnée par Olivier Bettati et Franck Allisio, deux transfuges des Républicains qui l'ont récemment rejointe, signe, selon elle, du malaise grandissant au sein du parti présidé par Nicolas Sarkozy.

Elle a décrit les lignes de force économiques d'un exécutif dirigé par le FN en Paca : "Réindustrialisation", "appui prioritaire" aux petites et moyennes entreprises, et "patriotisme économique régional".

Selon elle, la région comprend 40 structures censées aider les 259.000 entreprises en Paca, mais moins de 1% sont effectivement soutenues par la région.

FONDS RÉGIONAL POUR LES ENTREPRISES

Pour pallier les manquements des banques et la complexité des dispositifs actuels, elle propose la création d'un Fonds régional de partenariat des entreprises, possédant les droits et les devoirs d'une banque, en soutien aux TPE/PME-PMI.

Pour favoriser le retour de l'industrie dans la région, la députée prône la création de filières complètes, comme celle du démantèlement de navires, susceptible de créer 1.000 emplois.

Marion Maréchal-Le Pen veut également introduire davantage de "clauses sociales" et "écologiques" dans les marchés publics pour surmonter l'interdiction de fausser la concurrence en favorisant les entreprises d'une région. Elle a cité l'exemple des cantines, où quinze millions de repas sont servis par an.

L'élue entend également réorienter ou supprimer un certain nombre de subventions - le montant actuel serait de 800 millions d'euros - "au profit du développement économique".

Elle a tourné en dérision des subventions accordées à des projets de coopération internationale ou culturels, qu'elle aurait l'intention de supprimer.

Elle a estimé possible de trouver des marges d'économie sur le personnel de la région, qui aurait fortement augmenté lors de la mandature, mais avec "le moins de casse possible".

Marion Maréchal-Le Pen ambitionne de succéder en Paca au socialiste Michel Vauzelle qui ne se représente pas après avoir effectué trois mandats. Ses deux principaux adversaires sont le maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, et le député PS Christophe Castaner, peu connu. (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)