RABAT, 27 mars (Reuters) - Plusieurs milliers de sympathisants du mouvement d'opposition islamiste marocain Justice et spiritualité ont finalement pu enterrer jeudi la veuve de son fondateur après des heurts avec la police.

Justice et spiritualité (Al Adl oual Ihssan), fondé par Abdessalam Yassine, décédé en 2013, n'est pas autorisé à participer à la vie politique du pays, mais il est considéré par les observateurs comme la seule organisation d'opposition capable de mobiliser massivement au Maroc.

Un premier groupe de personnes qui préparaient la tombe de la veuve, Khadidja al Maliki, dans un cimetière à Rabat, a été attaqué par les policiers, a raconté un des dirigeants du groupe, Hassan Bennadjeh. Certaines personnes ont été blessées.

Il a expliqué que les autorités avaient donné leur feu vert mercredi à l'enterrement de Khadidja al Maliki aux côté de son époux, mais que jeudi matin, elles avaient fait détruire la tombe en mettant en avant un problème de non conformité à la réglementation.

Les autorités ont alors proposé une autre tombe, éloignée du lieu où est enterré Abdessalam Yassine.

Plusieurs milliers de personnes, qui sont ensuite arrivées avec le corps de la veuve, sont restées devant le cimetière à Rabat criant des slogans religieux tandis que la police anti-émeute bloquait l'entrée principale.

Au bout de deux heures, les autorités ont ouvert les portes et laissé entrer le cortège dans le cimetière.

Auprès des autorités, on indique qu'il s'agissait d'un désaccord sur les coutumes relatives aux enterrements et qu'il a été "résolu".

Les demandes de commentaires laissées auprès du service de communication du gouvernemnt marocain et du ministère de l'Intérieur ont été laissées sans réponse.

Justice et spiritualité, est distinct du principal parti islamiste marocain, le Parti de la justice et du développement (PJD), qui a remporté les élections de 2011 organisées par le roi Mohammed VI pour mettre fin à un mouvement de contestation.

(Aziz El Yaakoubi; Danielle Rouquié pour le service français)