Kim Catéchis, responsable des marchés émergents chez Martin Currie, filiale de Legg Mason, voit au moins trois bonnes raisons de rester investi sur les marchés émergents : une raison liée à leur valorisation, une raison structurelle et une raison qualifiée de "technique". Côté valorisations d'abord, le gérant de Martin Currie (Legg Mason) note que le ratio price to book des actifs émergents (MSCI Emerging Markets) est inférieur de 0,7 point à celui du MSCI World.

"Cet écart avec les pays développés ne nous semble pas justifié et nous pensons qu'il va se réduire dans les prochaines années, commente Kim Catéchis. Parallèlement, je suis prêt à parier que le return on equity (ROE - rentabilité des capitaux propres) va continuer à croitre dans les émergents." Pour l'heure, le ROE sur le MSCI Emerging Market s'élève à 12,2% contre 11,5% pour le MSCI World.

Concernant la raison structurelle pour laquelle le responsable des marchés émergents chez Martin Currie est optimiste pour cette classe d'actifs, elle est directement liée aux caractéristiques macroéconomiques, démographiques de ces pays. Ainsi, le fait que la population de nombre de pays émergents soit plus jeune que celle des pays développés, très bien formée, dans un contexte d'urbanisation accélérée et d'essor de la classe moyenne, crée "un environnement très favorable", constate Kim Catéchis.

La technologie devient prépondérante dans les indices émergents

La demande pour des nouveaux services, de nouvelles infrastructures va soutenir la croissance : responsable des marchés émergents chez Martin Currie (Legg Mason) estime que les économies émergentes devraient croitre à environ 5% par an pendant les cinq à dix prochaines années. "Certains se plaindront que la croissance ne soit pas de 10% mais elle a le mérite d'être durable", note Kim Catéchis.

Autre évolution que note le gérant de Martin Currie : les pays émergents sont de moins en moins dépendants à l'évolution du commerce mondial et, au moins, aux échanges avec les pays développés. Sur la période 2010-2015, 17% des échanges mondiaux avaient lieu entre pays émergents contre 5% entre 1990 et 1994.

Enfin, Kim Catéchis observe que la composition des actifs émergents a changé. Traditionnellement, le MSCI Emerging Markets était fortement dépendant du cycle économique compte tenu de sa forte pondération de matières premières. Désormais, la part de la technologie a est plus importante dans la composition. Or, cette dernière a un ROE plus élevé que les autres secteurs.