par Pamela Barbaglia, Olivia Oran et Arno Schuetze

LONDRES/FRANCFORT, 27 novembre (Reuters) - Sanofi a demandé à la banque d'affaires Lazard d'étudier les options d'une vente ou d'une introduction en Bourse de son pôle de santé animale Merial, ce qui permettrait au laboratoire français de recueillir quelque 12 milliards d'euros qu'il pourrait réinvestir d'autres activités, ont dit à Reuters des sources proches du dossier.

Olivier Brandicourt, à la tête du groupe pharmaceutique depuis plus de sept mois, a déclaré début novembre qu'il examinait les options stratégiques et se donnait 12 mois pour décider du sort de cette division.

Pour ce faire, Sanofi envisage de scinder cette unité et de lancer un processus à double option ("dual track") l'an prochain, le choix d'une introduction en Bourse semblant être la plus probable, ont ajouté ces sources, sous couvert d'anonymat.

Le groupe envisage également de céder ses activités dans les médicaments génériques en Europe, dont la valeur est estimée à trois milliards d'euros.

Sanofi et Lazard se sont refusés à tout commentaire sur le sujet.

Ces deux cessions potentielles sont déterminantes pour Sanofi qui a dévoilé début novembre un nouveau plan stratégique à cinq ans.

Le groupe compte réaliser 1,5 milliard d'euros d'économies d'ici à 2018 et veut augmenter ses investissements dans la recherche.

Il estime que son pôle de santé animale et ses activités de génériques en Europe offrent peu de synergies avec le reste du groupe.

Dirigé par Carsten Hellmann, Merial est présent dans plus de 150 pays avec près de 6.500 salariés et a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de deux milliards d'euros.

Pour cette année, ses ventes pourraient dépasser les 2,4 milliards d'euros.

Olivier Brandicourt, qui a pris les commandes de Sanofi après l'éviction brutale de Christopher Viehbacher à l'automne dernier, connaît bien ce secteur de la santé animale puisqu'il avait travaillé, dans de précédentes fonctions, à la scission et l'introduction en Bourse de Zoetis, la filiale de santé animale de l'américain Pfizer.

Pour les activités de génériques en Europe, les sources ne s'attendent toutefois pas à ce que Sanofi enclenche une cession avant le second semestre de l'an prochain.

Sa division génériques a dégagé l'an dernier un chifre d'affaires global de 1,8 milliard d'euros. (Avec Matthias Blamont, Jean-Michel Belot et Matthieu Protard pour la version française, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Sanofi, Zoetis Inc, Pfizer Inc., Lazard Ltd