BERLIN, 22 août (Reuters) - Angela Merkel, attendue samedi à Kiev, a indiqué que l'objectif principal de son déplacement était de contribuer à une trêve dans les combats dans l'est de l'Ukraine car, estime-t-elle, il ne peut y avoir de solution militaire à cette crise.

Le gouvernement ukrainien a accusé vendredi la Russie d'"invasion directe" après le franchissement sans autorisation de la frontière par le convoi d'aide humanitaire envoyé par Moscou.

"L'objectif essentiel sur le plan politique est de parvenir à un cessez-le-feu commun", a commenté la chancelière allemande dans un entretien accordé au journal Freie Press à paraître samedi et dont des extraits ont été rendus publics vendredi.

"Nous devons parvenir à une situation où des gens ne sont plus tués tous les jours. La question de la manière dont l'Allemagne soutient l'Ukraine est également à l'ordre du jour", ajoute-t-elle.

Cette première visite à Kiev de Merkel depuis le déclenchement de la crise est un signal clair du soutien de Berlin au président ukrainien Petro Porochenko élu il y a moins de trois mois.

Des diplomates faisaient remarquer cette semaine que la chancelière pourrait tenter de convaincre Porochenko de bien réfléchir aux conséquences de sa stratégie militaire actuelle. Le chef de l'Etat ukrainien semble vouloir pousser l'avantage obtenu par les forces gouvernementales sur le terrain pour écraser la rébellion séparatiste.

"Je vais continuer à travailler avec toute mon énergie sur le conflit en Ukraine afin d'aider à la paix par des moyens diplomatiques. Il ne peut pas y avoir de solution purement militaire", estime la chancelière.

La dirigeante allemande s'est entretenue vendredi au téléphone à la fois avec Petro Porochenko et avec Vladimir Poutine auquel elle a fait part de son inquiétude concernant le convoi humanitaire, a précisé son porte-parole Steffen Seibert.

Moscou, qui a massé des milliers de soldats le long de la frontière ukrainienne, a mis en garde contre toute tentative de "perturber" ce qu'il qualifie de mission purement humanitaire.

(Erik Kirschbaum; Pierre Sérisier pour le service français) ;))