La consolidation du secteur européen des télécoms est devenue une nécessité admise par le régulateur européen qui a changé de position, considère Metropole Gestion dans sa lettre mensuelle de décembre. Le prix n'est plus le seul critère d'évaluation de l'intensité concurrentielle. Le régulateur souhaite désormais favoriser la concurrence des réseaux d'un point de vue technologique. Il ne s'oppose donc plus aux rapprochements entre opérateurs s'il permet de relancer l'investissement, souligne le gestionnaire de fonds.

Plusieurs marchés européens comme l'Autriche, l'Irlande et l'Allemagne passent ainsi de quatre à trois opérateurs mobiles. Les synergies sont importantes : la fusion des deux plus petits opérateurs mobiles allemands (E+ et Telefonica Deutschland) doit leur permettre d'économiser 4,5 milliards d'euros et de restaurer la rentabilité. La marge EBITDA de l'entité fusionnée remonterait ainsi de 27 à 34%.

La consolidation du secteur européen des télécoms est un mouvement de fond qui ne se limite pas au rapprochement des acteurs les plus fragiles, poursuit Metropole Gestion. Le prix n'étant plus un facteur de différenciation entre opérateurs, ces derniers cherchent désormais à se distinguer par la qualité de leur réseau. Le mouvement de convergence entre le fixe et le mobile a également déclenché plusieurs opérations de fusion et acquisition. Et le gérant de citer les acquisitions de réseaux fixes par Vodafone : Kabel Deutschland en Allemagne, Cable & Wireless International au UK et ONO en Espagne. De même, Orange, qui était un opérateur essentiellement mobile en Espagne, a récemment acquis l'opérateur câble Jazztel. A l'inverse, British Telecom, qui ne possède pas d'infrastructure mobile au Royaume-Uni, est officiellement en négociation pour le rachat d'un opérateur mobile : O2 ou EE.