QUERETARO, Mexique, 11 novembre (Reuters) - Des centaines de migrants venus d'Amérique centrale ont repris leur marche samedi à travers le Mexique en direction des Etats-Unis, où Donald Trump a signé un décret interdisant aux immigrés arrivés clandestinement d'y demander l'asile.

Après avoir quitté la violence et la récession dans leur pays d'origine, ces migrants, principalement venus du Honduras, ont quitté Mexico où ils s'étaient arrêtés quatre jours.

"Peu importe les lois que le gouvernement impose, nous ne pouvons pas retourner dans nos pays. J'ai une balle dans le bras et une autre dans l'épaule. Si je dois rentrer chez moi, autant y aller dans un cercueil", estime Julio Caesar, un migrant de 30 ans venu du Honduras.

Selon les centres d'accueil, certains migrants ont prévu d'arriver lundi à Tijuana, à la frontière américaine, alors que d'autres vont tenter leur chance dans d'autres villes frontalières.

Depuis ce samedi, les demandes d'asile ne pourront être formulées que par des étrangers dont l'arrivée a été enregistrée aux postes frontières. Les mouvements de défense des droits des immigrés reprochent à l'administration américaine d'avoir délibérément ralenti le traitement des entrées aux points de passage, ce qui contraint les prétendants au statut de réfugié à attendre des jours voire des semaines pour formuler leurs demandes.

Le décret signé vendredi sera en vigueur pendant 90 jours, à moins qu'un accord sur le renvoi de demandeurs d'asile ne soit conclu avant la fin de ce délais avec le Mexique.

Trump a fait de la lutte contre l'immigration l'un des thèmes-phare des élections de mi-mandat qui se sont déroulées mardi. A quelques jours du scrutin, il a notamment fait appel à l'armée pour assurer la sécurité à la frontière sud des Etats-Unis, vers laquelle se dirigent plusieurs milliers de marcheurs partis d'Amérique centrale. (Hannah McKay, avec Lizbeth Diaz à Mexico; Arthur Connan pour le service français)