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TORONTO, 3 septembre (Reuters) - Le gouvernement canadien a été mis en cause jeudi, en pleine campagne pour les élections du 19 octobre, pour avoir rejeté la demande d'immigration de la famille du petit réfugié syrien retrouvé mort la veille en Turquie après un naufrage.

La photo montrant le corps d'Aylan Kurdi échoué sur une plage de Bodrum a soulevé une vague d'indignation à travers le monde. Son frère aîné et sa mère ont également trouvé la mort dans le naufrage.

Thomas Mulcair, chef de file du Nouveau Parti démocratique et de l'opposition, a expliqué qu'un membre de son groupe parlementaire avait tenté d'aider la famille d'Aylan à gagner le Canada, mais que la demande avait été rejetée par l'agence concernée, qui dépend du ministre de l'Immigration, Chris Alexander, membre du Parti Conservateur au pouvoir.

"Cet enfant et son frère aîné pourraient être allés à l'école la semaine prochaine au Canada. C'est dur pour tout le monde. C'est un échec pour la communauté internationale, pour le Canada", a-t-il déploré avec des sanglots dans la voix lors d'un meeting électoral à Toronto.

Chris Alexander a quant à lui interrompu sa propre campagne pour regagner Ottawa et se consacrer à la crise des migrants.

"La photo tragique du jeune Aylan Kurdi et la nouvelle de la mort de son frère et de sa mère ont bouleversé le monde entier", dit-il dans un communiqué.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper, qui brigue un nouveau mandat, était déjà affecté par un scandale de corruption. (Andreas Hopkins, Jean-Philippe Lefief pour le service français)