communiqué de presse
12.11.2014
  • Dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale, la dynamique conjoncturelle s'est essoufflée depuis le printemps. La tendance conjoncturelle de fond demeure légèrement orientée à la hausse.
  • L'industrie manufacturière traverse une phase de langueur. Dans l'industrie, les entrées de commande se sont toutefois stabilisées.
  • Les dépenses de consommation et le commerce extérieur ont donné un élan positif au troisième trimestre.
  • Le marché du travail, toujours solide, est une source fiable d'impulsions positives.

Depuis le printemps, la dynamique conjoncturelle de l'économie allemande s'est affaiblie [1], essentiellement en raison de la détérioration de l'environnement économique extérieur. Suite au léger recul du produit intérieur brut au deuxième trimestre, résultant entre autres de facteurs exceptionnels, la performance macroéconomique s'est apparemment au moins stabilisée au troisième trimestre d'après les indicateurs disponibles [2]. La principale force économique intérieure reste intacte : le marché du travail s'avère encore solide et demeure garant d'une évolution fiable des dépenses de consommation des ménages. En revanche, les investissements dans les équipements et la construction ont une nouvelle fois enregistré un léger recul au troisième trimestre. Malgré un environnement économique extérieur difficile, une impulsion économique positive devrait actuellement émaner du commerce extérieur. Dans l'ensemble, la reprise de l'économie allemande se poursuit. Rien ne laisse toutefois présager une accélération notable de la faible dynamique au dernier trimestre 2014.

La légère progression des échanges internationaux et de la production industrielle mondiale s'est visiblement poursuivie au troisième trimestre. Les risques géopolitiques demeurent cependant élevés. Les États-Unis et les pays émergents d'Asie s'avèrent être les principaux centres d'impulsion. Cependant, la dynamique économique des principaux partenaires commerciaux de l'Allemagne est actuellement faible. À l'instar du FMI auparavant, l'OCDE a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour 2014, à +3,3 %. Pour 2015, elle ne table que sur une faible accélération de la croissance, en hausse de +3,7 % (FMI : +3,8 %).

En dépit d'un contexte difficile, les exportations allemandes de biens et services [3] ont affiché une assez forte progression au troisième trimestre. Malgré d'importantes fluctuations dues aux vacances, elles se sont accrues à prix courants de 5,6 % en septembre [4] et de 2,7 % au troisième trimestre. Affichant une croissance de +5,4 % au mois de septembre et de +1,7 % au troisième trimestre, les importations nominales ont dans l'ensemble augmenté un peu moins fortement que les exportations au troisième trimestre. Ainsi, même en tenant compte de l'évolution des prix, il apparaît que le commerce extérieur a sensiblement contribué à la croissance au troisième trimestre. Les perspectives demeurent toutefois fragiles pour les échanges extérieurs. Si les commandes de produits industriels en provenance de l'étranger présentent une tendance à la hausse, les prévisions d'exportation des entreprises se situent en deçà de la moyenne à long terme malgré une légère amélioration au mois d'octobre.

Dans l'industrie manufacturière, les fortes fluctuations de la production pour cause de vacances ont occulté le net ralentissement de la tendance de fond dû à l'environnement économique extérieur difficile. La hausse de 1,4 % de la production en septembre a été pour l'essentiel une réaction au net recul de 3,1 % le mois précédent. L'industrie manufacturière n'a pas tout à fait atteint en septembre le niveau moyen de production du deuxième trimestre, mais, une fois de plus, elle a nettement souffert du calendrier des vacances d'été. Les effets de ces jours de vacances ont été particulièrement flagrants dans le secteur automobile qui, après de considérables fluctuations de la production (juillet : +10,2 %, août : -18,2 %; septembre : +10,1 %), n'a pas encore tout à fait retrouvé en septembre le niveau de production du deuxième trimestre. Ce ne sont toutefois pas ces développements particuliers qui influencent et affectent la tendance conjoncturelle de fond de l'industrie manufacturière mais le contexte international difficile. Au troisième trimestre, la production industrielle a été de 0,4 % inférieure à celle du deuxième trimestre qui avait été déjà quelque peu minimisée par des reports de production liés aux événements climatiques. Les entrées de commande demeurent actuellement stables mais ne laissent préfigurer aucune impulsion positive. Elles se sont inscrites en hausse de 0,8 % en septembre en raison d'un volume de grosses commandes supérieur à la moyenne et de 0,1 % sur l'ensemble du troisième trimestre. L'évolution de la demande en provenance des pays hors zone euro a été plus favorable (+3,8 %) que celle émanant de la zone euro (-1,7 %) ou de l'Allemagne (-2,0 %). Les indicateurs de tendance se sont dégradés jusqu'à la fin ; seul l'indice des directeurs d'achat de Markit/BME émettait un signe d'espoir pour octobre. Dans un premier temps, aucune tendance claire ne devrait donc se dégager de l'industrie manufacturière.

La consommation privée n'est pas en mesure de se soustraire entièrement du ralentissement de la conjoncture. Elle demeure cependant le principal pilier de l'économie intérieure. Après la hausse modérée de 0,1 % au deuxième trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont apparemment affiché une progression un peu plus soutenue au troisième trimestre. D'après des données provisoires, le chiffre d'affaires du commerce de détail (hors distribution automobile) a légèrement reculé (-0,4 %) au troisième trimestre. En revanche, de fortes hausses ont été observées dans le commerce de véhicules automobiles en juillet et en août. Il en est de même du nombre des immatriculations de voitures particulières neuves sur l'ensemble du troisième trimestre. Étant donné le ralentissement économique général, le climat des affaires s'est toutefois aussi assombri dans le secteur du commerce de détail. L'indice de confiance des ménages indique en revanche une propension à acheter toujours élevée des consommateurs.

Le marché du travail y contribue particulièrement. Son évolution demeure favorable en dépit de l'atonie de la conjoncture. Le nombre de demandeurs d'emploi est passé en octobre à 2,703 millions, la baisse s'expliquant par la reprise automnale quelque peu tardive. En données corrigées des variations saisonnières, ce nombre a nettement diminué (-22 000 personnes) après avoir légèrement augmenté dans les mois précédents. Si le nombre des personnes exerçant une activité rémunérée et soumises aux charges sociales est demeuré quasiment inchangé (-2 000) en août en raison de la date tardive des vacances d'été, celui des actifs a continué de s'accroître en septembre (+19 000 personnes). D'après les chiffres d'origine, il y avait ainsi 42,99 millions d'actifs sur le territoire national . Étant donné l'amélioration, en octobre, de certains indicateurs avancés sur le marché du travail, ce dernier devrait afficher une évolution faiblement positive dans les mois à venir.

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Information :

Une présentation et des commentaires détaillés de la situation économique et de son évolution seront publiés dans le rapport mensuel du mois de décembre « Schlaglichter der Wirtschaftspolitik ». Ce numéro devrait paraître dans la semaine du 24 octobre 2014 et pourra être consulté sur le site Internet du ministère fédéral de l'Économie et de l'Énergie.

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[1] Sont utilisées dans ce rapport les données disponibles jusqu'à la date du 9 novembre 2014.
[2] Les premiers résultats sur l'évolution du produit intérieur brut au troisième trimestre 2014 seront publiés par l'Office fédéral de la Statistique le 14 novembre 2014.
[3] Statistiques de la balance des paiements de la Deutsche Bundesbank.
[4] Sauf mention contraire, il s'agit de taux de variation calculés à partir des données corrigées de l'influence des prix de la période précédente ainsi que des données corrigées des variations saisonnières et des effets de calendrier selon la méthode Census X-12-ARIMA.

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