BERLIN, 5 juillet (Reuters) - Sepp Blatter, le président de la Fifa, a déclaré à un journal allemand que les anciens président français, Nicolas Sarkozy, et allemand, Christian Wulff, avaient exercé des pressions politiques pour favoriser l'attribution de la Coupe du monde de football 2018 à la Russie et 2022 au Qatar.

Dans l'entretien paru dimanche dans le Welt am Sonntag, Sepp Blatter, poussé à la démission par des scandales de corruption après sa réélection à la tête de la Fédération internationale il y a un mois, estime que chacun doit "assumer ses responsabilités".

"Avant l'attribution de la Coupe du monde à la Russie et au Qatar, il y a eu deux interventions politiques. Mr Sarkozy et Mr Wulff ont essayé d'influencer le vote de leurs représentants. Et nous avons aujourd'hui une Coupe du monde au Qatar. Ceux qui ont pris cette décision devrait aussi en assumer la responsabilité", déclare-t-il.

La Fifa a confirmé à Reuters que les propos rapportés par le journal allemand étaient conformes à ceux tenus par Sepp Blatter, selon lequel la Fédération allemande a reçu pour instruction de voter pour le Qatar "par intérêt économique".

Christian Wulff a nié par le passé avoir tenté d'influencer le vote du Comité exécutif de la Fifa.

Michel Platini, qui siège au comité, a de son côté déclaré l'an dernier au journal L'Equipe que personne ne lui avait demandé de voter en faveur du Qatar, tout en reconnaissant avoir été invité par Nicolas Sarkozy à un déjeuner privé auquel participaient des dirigeants qataris et avoir compris qu'il y avait un "message subliminal".

Le bureau de Nicolas Sarkozy n'était pas immédiatement joignable. (Madeline Chambers, avec Brian Homewood à Zurich et Grégory Blachier à Paris; Tangi Salaün pour le service français) )