Pour 2014, le groupe se dit "prudent" mais confirme son objectif de chiffre d'affaires et de rentabilité opérationnelle, avec des ventes de 280 millions d'euros et une marge de 10%-11%.

Un an après la perte de la licence Burberry, qui l'a amputé de 235 millions d'euros de chiffre d'affaires, Interparfums "est en phase de reconstruction et doit se projeter à moyen terme", a déclaré à la presse son PDG, Philippe Benacin.

Le groupe, qui a gardé la même structure qu'avant cette séparation est "un peu lourd" et devra générer 50 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire pour renouer avec une rentabilité avoisinant les 13%, a-t-il précisé.

Les ventes du concepteur de parfums sous licence pour Montblanc, Jimmy Choo, Boucheron Lanvin ou Van Cleef & Arpels ont grimpé de 21% au premier semestre (+23% à changes constants) à 143,9 millions d'euros, portées par les performances de Montblanc, devenue la première marque du groupe.

Sur le seul deuxième trimestre, la croissance organique d'Interparfums a atteint 29%, après 18,3% au premier.

Montblanc, tiré par le succès de "Legend", a vu ses ventes décoller de 54% au premier semestre à 43,5 millions d'euros, dont 23,3 millions (+80%) au deuxième trimestre. Ses ventes 2014 devraient largement dépasser les attentes et atteindre 80 millions d'euros au lieu de 68 millions attendus.

Concernant le tout nouveau jus Karl Lagerfeld, lancé en mars, les ventes sont conformes aux attentes (13 millions d'euros au premier semestre) et devraient atteindre 16 millions sur l'année, mais les perspectives à moyen terme semblent moins prometteuses en raison d'un démarrage mitigé aux Etats-Unis.

Les ventes au détail de "KL" sont "très bonnes en Europe du Nord, correctes en Asie et très mitigées aux Etats-Unis", où la marque avait beaucoup souffert ces dernières années.

Interparfums, qui a repris la licence Karl Lagerfeld à l'américain Coty en 2012, a doté ce lancement d'un budget d'investissement de 10 à 12 millions d'euros avec l'ambition de faire de la marque un nouveau pilier de sa croissance.

"En 2015, nous ne doublerons pas les ventes. Nous atteindrons peut-être 18-21 millions", a dit Philippe Benacin.

Contre-performance pour Lanvin et Jimmy Choo (-10% et -22% respectivement sur six mois). Le chiffre d'affaires de Lanvin devait avoisiner 60 millions d'euros en 2014 au lieu des 65 millions prévus, celui de Jimmy Choo 50 millions au lieu de 52 millions.

Sur le plan géographique, Interparfums a signé des progressions à deux chiffres en Europe de l'Ouest et sur le continent américain, tandis que ses ventes ont reculé de 7% en Europe de l'Est, avec la Russie, et ont limité leur hausse à 8% en Asie.

"La Chine ralentit sérieusement" a dit Philippe Benacin, jugeant le marché local "très saturé" et estimant sa croissance à venir autour de 3% à 4%, après des hausses à deux chiffres au cours de la dernière décennie.

Le titre a clôturé mercredi en hausse de 3,1% à 23,92 euros. Il recule de plus de 8% depuis le début de l'année, ramenant sa capitalisation boursière à moins de 700 millions d'euros.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis