KUALA LUMPUR, 25 février (Reuters) - La police malaisienne a annoncé samedi son intention de demander un mandat d'arrêt à l'encontre d'un diplomate nord-coréen qu'elle souhaite interroger dans le cadre de l'enquête sur le meurtre du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Mercredi, les autorités malaisiennes ont annoncé que Hyon Kwang-song, deuxième secrétaire à l'ambassade de Corée du Nord à Kuala Lumpur, était recherché pour être interrogé dans le cadre de l'enquête sur la mort de Kim Jong-nam, le demi-frère de Kim, assassiné le 13 février à l'aéroport international de Kuala Lumpur au VX, un agent neurotoxique rangé par les Nations unies dans la catégorie des armes de destruction massive.

Le chef de la police de l'Etat malaisien de Selangor, Abdul Samah Mat, a précisé que si le diplomate recherché ne se présentait pas à la police, alors il serait demandé à la justice d'émettre un mandat d'arrêt à son encontre.

Huit Nord-Coréens sont recherchés en relation avec le meurtre de Kim Jong-nam. L'un d'entre eux est détenu par la police malaisienne, quatre se sont apparemment enfuis en Corée du Nord et deux se trouvent toujours en Malaisie, dont le dont le diplomate en question. On ne sait rien du huitième, Ri Ji-u, indique le chef de la police.

Une Indonésienne et une Vietnamienne sont également sous les verrous. L'une d'elles, touchée par le VX, est sujette à des vomissements, a indiqué la police.

Des images diffusées cette semaine par la chaîne de télévision japonaise Fuji TV semblent montrer deux femmes en train de se jeter sur la victime alors qu'elle se prépare à embarquer pour Macau, en Chine.

On les voit s'agripper à son visage pour s'éloigner ensuite rapidement dans des directions opposées. Des extraits ultérieurs montrent la victime demandant un soutien médical.

Selon la police malaisienne, les deux femmes ont répété l'attaque avant de la mener à bien et ont reçu pour instruction de se laver les mains à la fin de l'opération.

Les responsables de l'ambassade d'Indonésie en Malaisie ont rencontré leur ressortissante, Siti Aishah samedi. Selon eux, elle a reçu 400 ringgits (85 euros)pour participer à ce qu'elle croyait être une farce.

Selon l'ambassadeur adjoint d'Indonésie, Andreano Erwin, Siti Aishah s'est vue confier "une sorte d'huile, comme de l'huile pour bébé".

Les autorités vietnamiennes ont aussi rendu visite à leur ressortissante mais n'ont pas fait de commentaire. (Christophe Van Der Perre et Ebrahim Harris; Danielle Rouquié pour le service français)