(Actualisé avec citations)

MOSCOU, 18 avril (Reuters) - La Russie a exprimé vendredi sa déception face à l'interprétation que font les Etats-Unis de l'accord sur l'Ukraine conclu à Genève, jugeant "totalement inacceptable" la menace américaine de nouvelles sanctions contre Moscou.

Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères accuse les responsables américains de chercher à occulter ce qu'il qualifie d'usage de la force de la part des autorités ukrainiennes contre les manifestants pro-russes de l'est de l'Ukraine.

"Les Américains ont lancé des ultimatums, et ont essayé de nous menacer de nouvelles sanctions, ce qui est totalement inacceptable", peut-on lire dans le communiqué du ministère.

L'arrangement trouvé jeudi entre Américains, Russes, Ukrainiens et Européens prévoit entre autres le désarmement des groupes illégaux et la fin de l'occupation de bâtiments officiels dans l'est du pays.

Peu après l'annonce d'un accord, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le président Barack Obama ont à nouveau agité la menace de sanctions si la Russie devait entraver la mise en oeuvre des mesures d'apaisement. ( )

Moscou a décrit la réaction de Washington comme partiale et s'est dit "déçu".

"La responsabilité de la crise ukrainienne et de son aggravation actuelle est imputée à tort à la Russie", selon le ministère.

"Une fois encore, le camp américain tente obstinément de dissimuler les actions des autorités de Kiev, qui ont entrepris d'étouffer par la violence des protestataires dans le sud-est, lesquels expriment leur indignation légitime au sujet des manquements à leurs droits", est-il écrit dans le communiqué.

D'après l'ambassadeur russe auprès de l'Union européenne, Vladimir Tchijov, le problème vient notamment du fait que Kiev aurait mal interprété les termes de l'accord de Genève.

"Si nous parlons de la façon dont les autorités au pouvoir à Kiev ont interprété le document de Genève, alors, malheureusement, elles l'ont compris de travers", a-t-il dit à la chaîne officielle Russia 24.

"En particulier le fait qu'il ne s'applique qu'aux provinces de l'est et du sud et à ceux qui réclament le fédéralisme, mais ne s'applique pas à Kiev où tout est légal, y compris l'occupation en cours de Maïdan (la place de l'Indépendance)", a-t-il poursuivi. (Alissa de Carbonnel; Bertrand Boucey et Simon Carraud pour le service français)