MOSCOU, 13 août (Reuters) - La Russie a vivement critiqué lundi les nouvelles sanctions américaines contre l'Iran, affirmant que ces mesures qui concernent les banques, les compagnies d'assurance et les transporteurs qui aident Téhéran à vendre son pétrole pourraient nuire aux relations de Moscou et Washington si les entreprises russes venaient à être affectées.

Moscou, qui s'est toujours opposée à des sanctions visant à faire reculer Téhéran sur son programme nucléaire autres que celles adoptées au Conseil de sécurité des Nations unies, a qualifié les mesures prises par les Etats-Unis de "chantage manifeste (...) en grossière contradiction avec les lois internationales".

Les Etats-Unis ont cessé la plupart de leurs échanges avec la République islamique depuis des années et cherchent à accroître la pression sur les autres pays pour qu'ils en fassent de même.

Les mesures adoptées par le Congrès américain le 1er août reposent sur des sanctions commerciales liées au pétrole promulguées par le président Barack Obama en décembre, et qui ont poussé le Japon, la Corée du Sud ou encore l'Inde à fortement réduire leurs achats de brut iranien.

"Nous parlons de mesures restrictives qui ne touchent pas que l'Iran, mais affectent aussi des entreprises étrangères et les individus qui vont avec, y compris l'extraction et le transport d'hydrocarbures, les industries pétrochimiques, financières et d'assurance", déclare le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Nous considérons ces efforts pour (...) imposer des lois américaines au monde entier totalement inacceptables", poursuit-il. "Nous rejetons les méthodes de chantage manifeste auxquelles les Etats-Unis ont recours avec les entreprises et les banques d'autres pays."

"Ceux de Washington devraient avoir à l'esprit que nos relations bilatérales vont sérieusement en pâtir si les entreprises russes (...) sont affectées par les restrictions américaines."

Les relations entre la Russie et les Etats-Unis s'étaient réchauffées au lendemain de l'élection de Barack Obama, à l'initiative de celui-ci. Mais elles onrt pris un coup de froid depuis en raison de différends sur la crise syrienne et d'accusations du président Vladimir Poutine d'ingérence américaine dans la vie politique russe. (Steve Gutterman, Baptiste Bouthier pour le service français)