MOSCOU, 30 novembre (Reuters) - La décision prise par l'Opep de s'abstenir de réduire sa production oblige la Russie à surseoir à la réduction de sa propre production, a déclaré le premier vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov, cité samedi par l'agence Tass.

Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont décidé jeudi de ne pas réduire leur production, une victoire pour les Etats du Golfe emmenés par l'Arabie saoudite face aux pays plus pauvres du cartel, sur fond de baisse continue des cours du brut.

La Russie est l'un des premiers producteurs pétroliers mondiaux, le pétrole et le gaz naturel représentant la moitié de son budget, lequel est équilibré lorsque le baril de brut est de 100 dollars.

La chute des cours, avec un baril de Brent qui tutoie les 70 dollars, frappe durement une économie russe déjà au bord de la récession.

"Les experts disent que l'une des principales raisons expliquant la baisse des cours pétroliers est que certains pays producteurs arabes... tentent d'évincer le pétrole de schiste du marché international", a dit Chouvalov à la chaîne de télévision TV Rossia-1, selon Tass.

"Si cela se passe effectivement avec pour but d'asseoir des positions sur le marché, nous ne devons rien faire actuellement pour alléger la notre".

L'explosion du schiste aux Etats-Unis a radicalement modifié la physionomie du marché pétrolier mondial et provoqué une décrue des cours.

Moscou compte conserver une production stable l'an prochain, à plus de 10 millions de barils par jour.

(Vladimir Soldatkin, Wilfrid Exbrayat pour le service français)