ANKARA, 4 septembre (Reuters) - L'Europe ne doit pas répondre à la crise des migrants par une politique nationaliste car la défense des droits de l'homme fait partie de l'identité européenne, a estimé vendredi Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières.

L'ancien ministre français, qui participait à une réunion du G20 à Ankara, répondait au Premier ministre hongrois Viktor Orban qui a déclaré jeudi que l'afflux d'immigrés en Europe menaçait les racines chrétiennes du continent.

"Notre réponse doit être en conformité avec notre histoire et nos valeurs, en conformité avec ce qu'est l'Europe", a dit le commissaire européen aux journalistes.

"Etre Européens, cela veut dire s'occuper de l'humanité et des droits de l'homme. Pour ce qui concerne l'économie, je ne vois pas de contradiction. Certains pays, comme l'Allemagne, ont un besoin économique des migrants."

"Quand le monde et l'Europe font face à un tel drame, la réponse ne peut en aucun cas être nationaliste. Il ne faut pas fermer nos frontières, et ne jamais renoncer à nos valeurs. Jamais", a ajouté Pierre Moscovici.

"M. Orban a parlé de l'identité chrétienne de l'Europe. Il est discutable de dire que l'Europe a seulement une identité chrétienne. Je ne l'ai jamais pensé. Mais même si on pense cela, venir en aide à ceux qui souffrent, cela fait partie des valeurs chrétiennes ou judéo-chrétiennes."

L'attitude dans cette crise de la chancelière allemande Angela Merkel, a-t-il ajouté, "suscite un profond respect, voire de l'admiration". (Jan Strupczewski; Guy Kerivel pour le service français)