par Richard Cowan et Mark Felsenthal

WASHINGTON/HONOLULU, 27 décembre (Reuters) - Les efforts pour éviter à l'économie américaine le 'mur budgétaire' ont repris mercredi, moins d'une semaine avant les hausses d'impôts et baisses de dépenses, automatiques au passage à la nouvelle année et qui risquent de plomber l'économie.

Le président Barack Obama a interrompu ses vacances de noël à Hawaï dans le but de reprendre les discussions et la Maison blanche a exhorté mercredi les républicains du Congrès à ne pas faire barrage à une résolution permettant d'éviter le 'mur budgétaire'. Il devrait arriver à Washington jeudi matin.

De son côté, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner a exhorté le Sénat, contrôlé par les démocrates, à agir.

Dans un signe d'ouverture, il a invité la Chambre haute à faire le premier pas, assurant que les propositions faites seraient étudiées.

"Le Sénat doit agir en premier", ont déclaré dans un communiqué John Boehner et les républicains de la Chambre des représentants. "La Chambre des représentants acceptera les projets de loi (...) ou les renverra au Sénat avec des (propositions) d'amendements."

Cela place la balle dans le camp des démocrates, qui devraient s'appuyer sur un projet de loi voté par la Chambre haute cette année et qui prévoit de prolonger l'exonération d'impôts pour les Américains déclarant moins de 250.000 dollars (189.000 euros).

Le président Barack Obama a cependant proposé récemment de faire un pas vers les républicains en montant ce plafond à 400.000 dollars.

Un porte-parole du dirigeant des élus démocrates du Sénat, Harry Reid, a exhorté, dans un communiqué les républicains à "abandonner leur obstruction réflexe".

"Le projet de loi au Sénat pourrait passer demain si les représentants républicains le laissait simplement venir sur la table", a écrit le porte-parole.

DÉPENSES

Républicains et démocrates sont toutefois loin de s'entendre.

Si le principal problème est constitué par les hausses d'impôts qui se déclencheront automatique le 1er janvier avec l'arrivée à terme de dispositifs d'exonérations, les coupes budgétaires sont également au coeur des discussions.

Pour cela, les démocrates proposent principalement des hausses d'impôts.

Les républicains de leur côté s'opposent à des coupes dans les dépenses de Défense et ont dans leur viseur les dépenses intérieures dont certains programmes de protection sociale.

Les 435 membres de la Chambre des représentants étant actuellement en congés aux quatre coins des États-Unis, les dirigeants républicains ont prévu une conférence téléphonique jeudi avec les élus de la Chambre basse pour discuter d'un éventuel retour anticipé au Parlement afin de reprendre les discussions sur le 'mur budgétaire'.

Ces mois de tractations au Congrès, pour réduire et serrer la bride d'une dette fédérale de quelque 16.000 milliards de dollars (12.000 milliards d'euros), commencent par ailleurs à affecter les Américains.

Avec la perspective de la survenue de hausses d'impôts et des offres de noël peu alléchantes dans les magasins, les consommateurs pourraient avoir dépensé moins cette année pour les fêtes.

Plombé par le secteur de la distribution, le marché boursier américain a fini en légère baisse mercredi.(Voir )

Pour éviter le défaut de la dette américaine, si la crise budgétaire persiste, le département du Trésor a par ailleurs annoncé des mesures essentiellement destinées à gagner un peu de temps pour permettre au Congrès de se mettre d'accord et d'augmenter le plafond de la dette. (Voir ) (Thomas Ferraro à Washington, Lisa Baertlein à Los Angeles; Agathe Machecourt pour le service français)