Muzinich & Co, par la voix de son gérant de portefeuille Warren Hyland, souligne dans une note récente que les obligations d’entreprises émergentes offrent un potentiel d’investissement plus attractif que la dette souveraine. "Les investisseurs devraient envisager de renforcer leur exposition à ce segment afin de bénéficier de la dynamique positive de la dette des entreprises qui apparaît aujourd’hui plus attractive que les obligations souveraines", assure l'expert.

D'abord, les émetteurs corporate émergents présentent déjà un biais en faveur de la qualité. Ensuite, Muzinich & Co constate que les fondamentaux des entreprises émergentes s'améliore, ce qui devrait se traduire par des relèvements de notations de crédit. "En moyenne, et à notations équivalentes, les entreprises des pays émergents sont également moins endettées que leurs concurrentes des pays développés et les investisseurs sont mieux rémunérés par tours d'endettement", ajoute Warren Hyland, chez Muzinich.

Parallèlement, les raisons initiales qui avaient rendu le marché souverain si attractif ont disparu. L'une des raisons à ce changement de paradigme est l'inclusion, sur le marché du crédit, de pays de moins bonne qualité. Depuis 2002, 39 nouveaux États sont arrivés sur le marché souverain : 33 d'entre eux sont des pays high yield et 31 sont des marchés frontières (comme, par exemple, ceux d'Afrique subsaharienne).

"L'inclusion de ces pays de moindre qualité et moins bien notés a entraîné une dégradation de la qualité de crédit, ainsi qu'une augmentation de l'incertitude et de la volatilité au sein de la sous-classe d'actifs. Cette situation a été exacerbée par la sortie de l'univers en devises fortes d'États qui, à la faveur de l'amélioration de leurs fondamentaux, sont revenus au financement en devises locales (par exemple, la Corée du Sud et la Thaïlande)", explique le gérant de Muzinich.

Une autre raison à la baisse d'attractivité des émissions souveraines émergentes est liée à la sensibilité de nombreux pays de cet univers à l'évolution des cours des matières premières. De nombreux grands pays émergents sont des exportateurs nets de matières premières et les fluctuations des prix au cours de la dernière décennie ont eu un impact sur leurs besoins de financement. A mesure que les prix des matières premières ont baissé, les niveaux d'émission ont alors augmenté de manière à compenser la perte de revenus.