Muzinich & Co juge que la récente dégradation de la note de la Chine par les agences de notation S&P et Moody's n'est pas inquiétante. "Même notée A+, la Chine reste l’un des émetteurs souverains les mieux notés au monde. La note chinoise est en ligne avec celle du Japon (A1/A+), mais inférieure à celles d’autres pays asiatiques plus petits, comme Taïwan (Aa3/AA-) et la Corée (Aa2/AA-)", rappelle Christina Bastin, gérante de portefeuille chez Muzinich & Co.

Surtout, cette annonce avait été très bien préparée et le motif en est tout à fait rationnel, juge la gérante. En effet, si la dette de l'État central n'est pas très importante, l'endettement accumulé par les agences gouvernementales et les entreprises détenues par l'État (State-owned entity - SOE) justifiait un abaissement de la note.Les agences de notation ont précisément justifié leurs décisions par cet élément.

En clair, la dégradation de la note chinoise ne signifie en rien que le risque chinois a augmenté. D'ailleurs, "les CDS chinois n'ont quasiment pas bougé, observe Christina Bastin, chez Muzinich & Co. En fait, les CDS sur la Chine sont en baisse depuis le début de l'année, même avec la dégradation de Moody's en mai".

Le scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie chinoise reste donc tout à fait d'actualité. "Nous pensons également que les autorités chinoises ont mis en place des réformes importantes, dont les impacts vont bien au-delà d'un ajustement des ratings qui était très attendu", conclut Christina Bastin.