Dans les jours et semaines à venir, des chocs supplémentaires sont à attendre sur les marchés financiers, qui ont chuté au début du mois de février, a averti récemment NN Investment Partners. Comme de nombreux autres gestionnaires d’actifs, il considère qu’il s’agit d’une correction technique et que les fondamentaux n’ont pas changé. Lors de son intervention, Patrick Moonen, stratège senior multi-asset de NNIP, a souligné que l’économie allait bien.

"La reprise est durable car portée par toutes les régions et tous les acteurs économiques : entreprises, consommateurs, voire même les gouvernements qui mènent une politique d'austérité moins prononcée", a-t-il précisé.

Dans ce contexte économique porteur, l'inflation se reprend par rapport à ses plus bas, mais reste inférieure aux objectifs des Banques centrales, poursuit-il. Le gestionnaire d'actifs s'attend à ce que leurs politique monétaires soit moins claires car elles dépendront des statistiques économiques et seront donc source de volatilité.

"Les actions peuvent bien vivre avec des taux d'intérêt élevés", assure NNIP

Si NN IP anticipe la poursuite des achats d'actifs de la BCE au-delà de fin septembre à un rythme moindre qu'actuellement, il fait toutefois remarquer que le risque de leur arrêt brutal en septembre a augmenté. La Fed devrait, elle, relever ses taux trois fois cette année, et peut être même quatre fois, puis deux fois en 2019.

Abordant le sujet de l'allocation d'actifs, le stratège senior multi-asset de NNIP juge que la prime de risque des actions, actuellement d'environ 4% reste attractive et offre un "matelas" de protection contre la hausse des taux. "Si l'on assiste à une hausse progressive des taux d'intérêt et qu'elle est justifiée par les fondamentaux économiques, les actions peuvent bien vivre avec des taux d'intérêt élevés", a fait remarquer Patrick Moonen. Ce dernier a également mis en avant les importantes disparités régionales, la prime de risque étant inférieure à sa moyenne de long terme aux Etats-Unis, mais toujours très élevée en Europe et au Japon.

Le stratège senior multi-asset pointe une autre différence entre les zones géographiques : la qualité de la croissance des résultats. Aux Etats-Unis, les profits des sociétés sont influencés par la réforme fiscale et le dollar faible alors qu'en Europe, ils sont soutenus par l'environnement macroéconomique et l'amélioration des marges opérationnelles. Le gestionnaire d'actifs continue donc de surpondérer les marchés actions de la zone euro, du Japon et des pays émergents et de sous-pondérer les Etats-Unis.