BERLIN, 30 juin (Reuters) - Le président du parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, a vivement réagi aux informations du Spiegel, samedi, estimant que s'il était confirmé que la NSA américaine avait bien espionné des bureaux de l'Union européenne, cela aurait un "impact sérieux" sur les relations entre l'UE et Washington.

"Au nom du parlement européen, j'exige tous les éclaircissements et demande aux autorités américaines de fournir rapidement un complément d'informations concernant ces accusations", a-t-il dit dans un communiqué.

Le magazine allemand Der Spiegel cite dans un article publié samedi un document classé secret de la National Security Agency (NSA) daté de septembre 2010, que l'informaticien Edward Snowden a emporté dans sa fuite après avoir dévoilé l'existence de Prism et que les journalistes du Spiegel ont pu lire en partie.

Selon ce document, la NSA a implanté du matériel d'écoute dans les bureaux de l'Union européenne (UE) à Washington et aux Nations unies et était en mesure non seulement d'écouter les conversations téléphoniques, mais aussi d'accéder aux documents et aux courriels des diplomates européens, qualifiés de "cible" dans le document.

D'après le Spiegel, l'agence de renseignement américaine surveillait aussi les systèmes de communication de l'immeuble Justus Lipsius, qui héberge le Conseil européen à Bruxelles et où les gouvernements de l'UE disposent de bureaux à partir desquels ils peuvent passer des appels sécurisés.

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a estimé que "Si ces informations sont bel et bien authentiques, c'est écoeurant".

"Les Etats-Unis feraient mieux de surveiller leurs propres services secrets que d'espionner leurs alliés. Nous devons avoir maintenant la garantie au plus haut niveau que cela cesse tout de suite", a ajouté le ministre.

Edward Snowden se trouve depuis presque une semaine dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou, en attendant la réponse de l'Equateur à sa demande s'asile politique. (Annika Breidthardt; Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)