En 15 ans, la situation américaine a fortement évolué. Les Etats-Unis jouissent d’un climat économique plus favorable avec une FED rassurante.  Les entreprises cotées aux Nasdaq sont moins nombreuses, plus larges et plus âgées. Le Nasdaq a effectivement perdu plus de 2500 entreprises depuis la crise (il y a environ 3100 entreprises cotées actuellement). La valorisation de cet indice ne doit pas être jugée excessive, en tout cas pas de la même façon qu’il y a 15 ans. En effet, le secteur des nouvelles technologies est bien plus développé qu’en 2000 et repose sur des solides bases : il y a aujourd’hui une croissance réelle de ce secteur et des entreprises très profitables.
 
La valorisation globale du Nasdaq a fortement diminué depuis 15 ans. La diminution des PER (Price Earning Ratio) témoigne du fait que les entreprises sont moins « chères ». Les sociétés du Nasdaq valent en moyenne 30 fois leurs bénéfices annuels actuellement, contre 190 en 2000. Par exemple,  le PER de Yahoo était de 787 contre 36 aujourd’hui.
S’il y a une bulle, c’est donc parmi les start-ups qui ne sont pas cotées en bourse sur le Nasdaq. Uber est évaluée à 50 milliards ; Airbnb et Snapchat sont toutes les deux valorisées à plus de 10 milliards de dollars et l’application Whatsapp avait été achetée 22 milliards d’euros par Facebook en 2014. Avec des bénéfices qui sont en forts contrastes avec leurs valorisations, il est très probable que ces start-ups du web sont surévaluées.
 
Microsoft, Cisco et Intel faisaient déjà partie des 10 plus gros capitalisations boursières du Nasdaq à l’époque et leurs capitalisations ont été divisées par deux (Microsoft est passé de 606 à 363 milliards de dollars).  De nouvelles entreprises très solides ont rejoint le groupe des 10 plus grosses capitalisations (Apple, Google, Facebook). Dorénavant, les plus grosses capitalisations de l’indice sont donc de véritables leaders sur leurs marchés, avec de très bons fondamentaux.
 
La valorisation et la qualité des entreprises qui composent aujourd’hui le Nasdaq viennent enrayer le scénario d’une bulle. Nous avons vu l’intégration de ce que l’on appelait « la nouvelle économie » et qui est aujourd’hui génératrice de richesse, avec des bases bien plus solides qu’en 2000. On n’observe donc aucune déconnexion entre la sphère réelle et financière car il y a une croissance tangible du secteur de l’internet et des nouvelles technologies.
 

Evolution du Nasdaq Composite depuis 1999 :



Les grandes bourses américaines se portent bien : Le S&P 500 et le Dow Jones atteignent aussi des sommets historiques. Le Nasdaq a enregistré une performance de 8,5% cette année, le Dow Jones et le S&P respectivement +2% et +4%.