Natixis Asset Management estime que l'environnement actuel sur les marchés financiers est propice à une réduction du risque dans les portefeuilles d'actifs. "Nous avons donc un environnement de croissance mondiale modeste, où la liquidité en dollar va se tendre, alors que les taux longs sont plutôt orientés à la hausse. En outre, cette nouvelle donne obligataire survient dans un contexte où les actifs risqués arborent des valorisations qui sont au mieux neutres, voire légèrement tendues, comme dans le cas des actions américaines", résume Raphaël Gallardo, stratégiste chez Natixis AM.

Le gérant de Natixis AM considère que la récente correction des marchés actions européens s'explique notamment par l'explosion de la "bulle" sur les taux longs allemands. Ces derniers ont été maintenus à un niveau particulièrement bas suite aux achats massifs d'actifs mis en place par la Banque centrale européenne.

"Le marché était, de fait, totalement dominé par les flux acheteurs de la BCE, alors que la liquidité était déjà fortement réduite par la disparition des activités de trading de compte propre des banques et les nouvelles obligations réglementaires des banques et des assureurs qui obligent ces derniers à détenir de grandes quantités d'obligations. L'absence de liquidité et la perspective d'achats massifs de la BCE, qui dépasseront largement les émissions nettes cette année, avaient déconnecté le marché de ses fondamentaux", explique Raphaël Gallardo.

Lorsque les derniers chiffres de l'inflation ont laissé entendre que la stratégie de la BCE portait ses fruits, "il convenait de refaire apparaître une prime de terme et une prime d'inflation dans la valorisation des taux longs en Europe", précise le stratégiste de Natixis AM.

Aux Etats-Unis, les taux ont suivi le même mouvement puisque "la Fed était contrainte par un frémissement des salaires de raffermir son discours et de promettre au marché un relèvement de ses taux au plus tard fin 2015. Le rebond des taux américains participait alors également à réduire l'appétit pour le risque des investisseurs, ce qui imprimait un coup d'arrêt à l'ascension des actions américaines."