Zurich (awp) - Les actions Nestlé restaient sous pression en ce début de semaine. Le géant de Vevey a dévoilé ses résultats 2017 la semaine passée et a déçu les investisseurs. Dans la foulée, plusieurs analystes ont revu leurs estimations. Une dispute avec une organisation de détaillants européens, dont Coop, est venue jeter de l'huile sur le feu.

A 10h20, l'action Nestlé perdait 0,74% à 75,18 CHF, dans un SMI en repli de 0,3%.

Ce lundi, Credit Suisse a abaissé l'objectif de cours à 70 de 76 CHF et a confirmé "underperform". Ces derniers temps, le groupe est devenu plus centralisé et cela a entraîné une perte de compétitivité et de parts de marché, ont déploré les analystes de la grande banque. Jeudi et vendredi, dix analystes avaient abaissé l'objectif de cours et un sa recommandation.

Ce weekend, l'organisation européenne de détaillants Agecore a mis la pression pour obtenir de Nestlé de meilleures conditions d'achat. Un boycott de 150 articles du géant de Vevey a été décrété.

Agecore regroupe les détaillants Edeka (D), Coop (CH), Intermarché (F), Colruyt (B), Conad (I) et Eroski (E). A eux tous, ils représentent un bon 2 mrd CHF de chiffre d'affaires de Nestlé, soit un bon 2% du total et 10% environ des ventes en Europe, a calculé la BC de Zurich. Cette pression des détaillants n'est pas nouvelle, mais l'escalade et le fait qu'elle parvienne aux oreilles du public est plus rare.

La question est de savoir dans quelle mesures les marques concernées par le boycott sont irremplaçables pour les consommateurs. Selon la presse, les sauces à salade Thomy, Cailler Perles, Nescafé Azera et Buitoni La Fina font l'objet de ce boycott. Le fait que Nestlé a plus mis l'accent sur le renforcement des marges et a un peu négligé le marketing et les innovations pourrait avoir un effet de boomerang.

L'analyste de la BC de Zurich part du principe que les parties trouveront un accord.

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