Le produit intérieur brut américain a progressé de 4,0% d'avril à juin, un rythme supérieur aux 3,0% anticipés en moyenne par les analystes, après une contraction de 2,1% (révisée de -2,9%) lors des trois premiers mois de 2014 marqués par un hiver extrêmement rigoureux qui avait pesé sur la demande.

L'économie américaine semble donc s'être remise sur de bons rails, avec un PIB qui évolue à un rythme supérieur au potentiel de croissance que les analystes situent entre 2,0 et 2,5%.

De janvier à juin, l'expansion ressort à 0,9%, ce qui permet d'imaginer que la première économie mondiale dégage une croissance annuelle au delà des 2% en moyenne.

L'optimisme des économistes se nourrit par ailleurs des dernières statistiques qui montrent que le marché du travail reste en voie d'amélioration, avec plus de 200.000 créations de postes sur chacun des cinq derniers mois.

Mercredi, l'enquête ADP a montré que le secteur privé a créé 218.000 postes en juillet, un niveau certes inférieur aux attentes, mais qui vient après les 281.000 postes créés en juin, du jamais-vu depuis novembre 2012. Les chiffres officiels seront connus vendredi.

Les chiffres publiés par le département du Commerce ont eu un effet immédiat sur les marchés, le dollar revenant à un plus haut de huit mois contre l'euro autour de 1,3373 et à un plus haut de sept semaines contre le yen.

Parallèlement, l'indice Eurofirst 300 effaçait ses pertes et les contrats sur indices boursiers américains laissaient entrevoir une ouverture en hausse de 0,3% à 0,45% à Wall Street.

PEU D'IMPACT SUR LA FED

Tout encourageants qu'ils soient pour les perspectives de l'économie américaine, les chiffres de la croissance n'auront sans doute qu'un impact limité sur la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui clôt ce mercredi une réunion de deux jours et qui en communiquera le résultat à 18h00 GMT.

Depuis des mois déjà, la Fed explique que ses principales préoccupations sont le taux de chômage et l'inflation, les deux seuls facteurs dont l'amélioration est susceptible d'accélérer le cours du relèvement des taux d'intérêt américains.

Au deuxième trimestre, la croissance a essentiellement été portée par les dépenses des ménages, pilier traditionnel de l'économie américaine et par celles des entreprises, ressorties respectivement en hausse de 2,5% et 5,5%.

Cette hausse de la consommation s'est produite alors même que les foyers américains ont épargné davantage, avec un taux d'épargne porté à 5,3% contre 4,9% au premietr trimestre, ce qui est là encore un signe encourageant pour la suite.

La variation des stocks des entreprises a été positive de 93,4 milliards de dollars, contribuant à la croissance à hauteur de 1,6 point de pourcentage, un niveau sans précédent depuis le dernier trimestre 2011.

Seul point noir de la statistique, le commerce extérieur, la hausse des dépenses des ménages s'étant traduite par une demande plus forte pour les importations qui ont augmenté de 11,7%, un rythme inédit depuis le troisième trimestre 2010 et qui n'a pas été compensé par la progression de 9,5% enregistrée sur le front des exportations.

(Nicolas Delame pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Lucia Mutikani