(Actualisé avec Zarif)

MUNICH, 18 février (Reuters) - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré dimanche qu'il n'hésiterait pas à intervenir contre l'Iran, et non pas seulement contre ses alliés et supplétifs au Moyen-Orient, si cela s'avérait nécessaire.

"Nous interviendrons si nécessaire non pas seulement contre les alliés de l'Iran mais contre l'Iran lui-même", a dit le Premier ministre en réaffirmant que Téhéran représentait la plus grande menace au monde.

Brandissant un fragment de ce qu'il dit être un drone iranien abattu ce mois-ci après une incursion dans l'espace aérien israélien, Netanyahu a déclaré à la conférence de Munich sur la sécurité qu'"Israël ne permettra pas au régime (iranien) de couler un noeud de terreur autour de notre cou".

La tension est vivement montée dans la région le 10 février, les batteries antiaériennes syriennes abattant un avion F-16 israélien qui rentrait d'un raid contre des positions d'éléments pro-iraniens en Syrie. L'appareil s'est écrasé dans le nord d'Israël et les deux pilotes, blessés, se sont éjectés.

Un peu plus tôt, Tsahal avait affirmé avoir abattu un drone iranien au-dessus de son territoire, information démentie par Téhéran.

Il s'agit de la plus grave confrontation entre les forces israéliennes et les forces soutenues par l'Iran de part et d'autre de la frontière israélo-syrienne.

"Ce qui est malheureux, c'est qu'au moment où le groupe Etat islamique recule et que l'Iran progresse, ce pays-là tente d'étendre son empire dans tout le Moyen-Orient, dans le sud au Yémen, ou bien en créant une tête de pont à travers l'Irak, la Syrie, le Liban et Gaza", a dit Netanyahu.

"C'est une évolution très dangereuse pour notre région", a dit le chef du gouvernement israélien, dans sa première intervention devant la conférence de Munich.

Netanyahu a remis en avant son idée, partagée par le président américain Donald Trump, que les puissances mondiales devaient soit dénoncer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, soit l'amender.

"Le moment est venu maintenant de les arrêter", a-t-il dit sans exposer quelque projet d'intervention militaire que ce soit. "Ils (les Iraniens) sont agressifs, ils mettent au point des missiles balistiques(...), ils ont un boulevard vers l'enrichissement (d'uranium)", a-t-il dit à propos du combustible nécessaire pour fabriquer des armes atomiques.

Le ministre libanais de la Défense Yacoub Riad Sarraf, qui est intervenu après Netanyahu, a souligné les risques de la ligne dure suivie par Israël, déclarant: "Attention, nous nous défendrons(...). Nous aussi, nous avons des amis".

Egalement invité à s'exprimer, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que le fait qu'un avion israélien avait pu être abattu démontrait que le mythe de l'invincibilité d'Israël avait vécu. (Robin Emmott et Thomas Escritt, Eric Faye et Nicolas Delame pour le service français)