New York (awp/afp) - Wall Street a nettement monté lundi, profitant du mouvement mondial d'appétit pour le risque après l'arrivée en tête du pro-européen Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle française: le Dow Jones a pris 1,05% et le Nasdaq 1,24%, à un record.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 216,13 points à 20.763,89 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 73,30 points à 5.983,82 points, un niveau jamais vu à la clôture. L'indice élargi S&P 500 a pris 25,46 points, soit 1,08%, à 2.374,15 points.

"La Bourse accueille très positivement l'actualité française", a résumé David Levy, de Republic Wealth Advisors. "Les résultats du premier tour de l'élection calment certaines inquiétudes qui étaient présentes sur les marchés."

A l'issue d'une campagne présidentielle jugée très incertaine, le centriste pro-européen Emmanuel Macron (En Marche!) s'est qualifié dimanche pour le second tour, prévu le 7 mai, face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (Front national), laissant derrière le candidat de droite François Fillon (Les Républicains) et celui de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise).

Du point de vue des marchés, "on dirait que les Français ont fait plaisir au monde entier", a estimé Sam Stovall, de CFRA.

Si Mme Le Pen, qui souhaite à terme sortir de l'euro, reste considérée comme l'une des candidates les plus dangereuses pour la stabilité européenne, certains investisseurs craignaient que le second tour l'oppose à M. Mélenchon, plutôt défiant face à ses partenaires européens. Les observateurs jugent aussi que M. Macron est mieux placé face à Mme Le Pen que ne l'aurait été M. Fillon.

"La hausse générale des marchés a réveillé de l'appétit au risque", a rapporté M. Levy, soulignant que le marché obligataire, traditionnelle valeur refuge, accusait le coup comme en témoignant une hausse des rendements américains.

Vers 21H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,273% contre 2,245% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,928%, contre 2,903% précédemment.

Pour autant, les analystes soulignaient que l'élection française n'était qu'une problématique parmi d'autres pour les investisseurs américains, la hausse de Wall Street étant d'ailleurs limitée au regard des bonds des Bourses européennes.

"La grande question, c'est de savoir si cette embellie va durer", a conclu M. Stovall. "Est-ce que c'est le premier pas pour que les marchés mondiaux sortent de leur fourchette d'échanges ? Ou est-ce que les investisseurs vont prendre leurs bénéfices, dans l'idée que rien de concret n'a vraiment changé ?"

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