MANAGUA, 20 août (Reuters) - La campagne officielle de l'élection présidentielle au Nicaragua s'est officiellement ouverte samedi, le chef de l'Etat sortant, Daniel Ortega, faisant figure de grand favori face à une opposition affaiblie, ce qui devrait lui permettre de décrocher un troisième mandat consécutif le 6 novembre.

A 70 ans, dont près de dix ans déjà passés à la tête du pays, l'ancien guérillero reste très populaire dans la population, qui apprécie sa politique économique et sociale.

Mais l'opposition nicaraguayenne accuse Ortega et son parti, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) de noyauter les institutions et d'être tentée par le népotisme, Ortega ayant choisi sa propre femme, Rosario Murillo, comme candidate à la vice-présidence.

Rosario Murillo était auparavant porte-parole du gouvernement.

Les Etats-Unis et la Commission inter-américaine des droits de l'homme ont quant à eux reproché au gouvernement Ortega d'avoir refusé la présence d'observateurs internationaux, une décision que le président a justifiée en expliquant qu'il avait perdu dans le passé des élections lors desquelles des observateurs étrangers n'avaient pas relevé des fraudes.

Washington a par ailleurs exprimé sa crainte de voir la Cour suprême du Nicaragua "réduire l'espace démocratique" par le biais de décisions défavorables au Parti libéral indépendant (PLI) et au Parti libéral constitutionnel (PLC), deux mouvements d'opposition.

Daniel Ortega avait une première fois dirigé le pays dans les années 1980 avant de revenir au pouvoir en 2007. S'il a conservé son discours anti-impérialiste, il s'est rapproché au fil des ans des milieux d'affaires, ce qui a contribué à assurer au Nicaragua une croissance économique moyenne de 5% par an ces cinq dernières années.

Le taux de pauvreté du pays a en outre chuté, passant de 42,5% en 2009 à 30% en 2014.

Un sondage publié fin juin, réalisé par le cabinet M&R Consultants, donnait 65% d'intentions de vote au FSLN, contre 13% seulement pour les partis d'opposition.

Les électeurs seront également appelés le 6 novembre à désigner les 90 membres de l'Assemblée nationale.

(Ivan Castro; Marc Angrand pour le service français)