(Avec reprise du dépouillement mardi matin)
ABUJA, 30 mars (Reuters) - Le candidat nigérian d'opposition Muhammadu Buhari, chef de file du parti All Progressive Congress (APC), devance de deux millions de voix le président sortant Goodluck Jonathan après dépouillement lundi des trois quarts des suffrages à l'élection présidentielle.
Buhari recueille pour l'instant 12 millions des voix et Jonathan 10 millions, selon ces résultats partiels.
La commission électorale a annoncé en fin de soirée que l'annonce des résultats reprendrait mardi à partir de 09h00 GMT.
Le candidat d'opposition a remporté 1,1 million de voix dans l'Etat clé de Kaduna, dans le nord du pays, contre 484.000 au président sortant Goodluck Jonathan.
Ce musulman du Nord a également une nette avance dans l'Etat de Kano, lui aussi situé dans le nord du pays, avec 1,9 million de suffrages contre 216.000 à Goodluck Jonathan.
Dans l'Etat de Borno (nord-est du pays), durement touché depuis des années par les attaques du groupe islamiste Boko Haram, les électeurs ont aussi voté massivement pour Buhari.
Après décompte dans 21 des 27 circonscriptions de cet Etat, Muhammadu Buhari recueillait 233.386 voix et Goodluck Jonathan seulement 14.090.
Dans l'Etat de Rivers, haut lieu de l'industrie pétrolière nationale dans le sud du pays, Goodluck Jonathan est crédité de 95% des suffrages, un résultat mis en doute par diplomates, observateurs et partisans de l'APC, dont certains ont manifesté dans la rue pour protester.
A Port Harcourt, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement d'une centaine de militantes APC devant le siège régional de la commission électorale.
Entamées samedi, les opérations de vote ont été prolongées dimanche en raison de problèmes techniques liés à lecture des cartes d'électeurs biométriques introduites pour limiter les fraudes.
Pour l'emporter, un candidat doit obtenir la majorité simple des suffrages ainsi qu'au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats du pays et la capitale fédérale. Si au moins une de ces conditions n'est pas remplie, un second tour est organisé dans les sept jours suivant la proclamation officielle des résultats. (Tim Cocks, Bate Felix, Nnekule Ikemfuna et Ahmed Elumami; Nicolas Delame et Guy Kerivel pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)
