Tokyo pourrait par ailleurs porter à plus de 10.000 milliards de yens (90 milliards d'euros) le plan de soutien budgétaire qu'il prévoyait d'annoncer pour appuyer une reprise chancelante de l'économie nippone, ont dit des sources à Reuters.

Le gouvernement de Shinzo Abe avait envisagé un plan de relance de 5.000 à 10.000 milliards de yens dans le cadre d'un collectif budgétaire qui doit être annoncé avant la fin de l'année.

Une enveloppe plus importante pourrait être débloquée si une réaction prolongée au Brexit devait mettre en péril la fragile reprise de l'économie, ont dit les sources qui ont requis l'anonymat.

Concernant le marché des changes, Abe a formulé sa demande lors d'une réunion d'urgence entre le gouvernement et la Banque du Japon (BoJ) dont certains analystes estiment qu'elle renforce la probabilité d'une réunion de politique monétaire non planifiée, avant celle prévue le mois prochain, et destinée à annoncer de nouvelles mesures de stimulation monétaire.

Les mesures de relance doivent être débattues mardi, à l'occasion d'une réunion du Conseil de politique économique et budgétaire sous la présidence de Shinzo Abe.

"Des risques et des incertitudes demeurent sur les marchés financiers", a dit Shinzo Abe. "Il nous faut continuer à travailler en vue d'une stabilité des marchés", a-t-il poursuivi, signalant que les autorités japonaises étaient prêtes à intervenir sur le marché des changes en cas d'appréciation jugée excessive du yen.

Abe avait convoqué le ministre de l'Economie Taro Aso et le vice-gouverneur de la BoJ Hiroshi Nakaso pour examiner les mesures à prendre en réponse à d'éventuelles turbulences sur les marchés.

"Le Premier ministre m'a donné comme instruction d'apporter des réponses variées et énergiques afin d'assurer la stabilité des marchés financiers et des changes", a dit Aso à des journalistes à l'issue de la réunion.

Nakaso a dit que la BoJ restait en contrat étroit avec les autres banques centrales pour garantir que les marchés financiers mondiaux disposent de suffisamment de liquidité.

Il s'est refusé à dire si la BoJ envisageait de tenir une réunion de politique monétaire d'urgence pour annoncer de nouvelles mesures d'assouplissement.

La banque centrale pourrait tenir une réunion de politique monétaire plus rapidement que prévu si son rapport trimestriel (tankan) du deuxième trimestre, qui doit être publié le 1er juillet, confirmait une dégradation de l'activité économique et de l'inflation, estiment des économistes.

"Il y a une probabilité de 30% que la BoJ tienne une réunion de politique monétaire extrordinaire", a dit Naomi Muguruma, une économiste de Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities.

"Nous anticipions que la BoJ assouplisse encore en juillet. Et le Brexit renforce encore la possibilité d'une action de la BoJ car il accroît les risques entourant les perspectives économiques du Japon", a-t-elle ajouté.

(Avec Leika Kihara et Takya Yamaguchi, Julie Carriat et Marc Joanny pour le service français, édité par Henri-Pierre André et Wilfrid Exbrayat)

par Minami Funakoshi et Tetsushi Kajimoto